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Des étudiants de Sciences Po partent pour un tour d'Europe en stop
Publié le mardi 21 mai 2013 à 11:59.
Ils s'activent / Initiatives
 


Vingt-six étudiants de Sciences Po Paris s'apprêtent à partir, fin mai, pour un périple de trente jours, en stop, entre Paris et Istanbul. L'objectif : partir à la rencontre des européens en s'interrogeant sur les fondements de l'identité européenne.
C'est quoi le projet ?
En juin 2012, des étudiants de Sciences Po créaient l'association Stop&Go, avec comme objectif de "faire découvrir le stop et son état d'esprits aux autres élèves de l'école."
Après plusieurs galops d'essai, principalement en France, les étudiants s'apprêtent à partir (à la fin du mois de mai) pour leur premier grand voyage. Un périple de 3000 kilomètres qui va leur faire traverser l'Europe d'Ouest en Est. De Paris à Istanbul. Le tout en stop.
Pour faciliter les conditions du voyage, les étudiants seront répartis en binômes. L'ensemble du groupe se retrouvera tous les deux ou trois jours dans des villes étapes du périple, comme Munich, Vienne, Budapest et Sofia.


Un voyage pourquoi ?
En préambule, les étudiants de Sciences Po tiennent à assurer du sérieux de leur projet : "Notre projet de rallier Istanbul n'est ni un voyage organisé pour joyeux étudiants, ni le road trip d'un groupe d'amis. "
Et de détailler leurs objectifs ambitieux : "L’objectif du voyage est de se tourner vers l’Europe et sa diversité. Relier Paris à Istanbul nous permet de partir à la rencontre des européens, guidé par la question des identités européennes. Qui se sent européen et pourquoi ? L’Europe se limite-t-elle à l’UE ?"
A ce titre, chacun des étudiants sera impliqué personnellement dans l'élaboration du voyage au sein d'un des trois pôles (communication, partenariat et organisation).

 

Ils ont besoin de vous ?
Pour finir de réunir les fonds nécessaires les étudiants font appel à la générosité des internautes sur le site de crowdfunding Kiss Kiss Bank Bank. Car si les billets d'avion retour et les logements ont été assurés grâce à un partenariat avec une banque française, le budget n'est pas encore bouclé.
Selon leur calcul, il manque exactement 1828 euros aux étudiants. Sept euros par personnes et par ville étape (soit 1456 euros), une trousse à pharmacie par binôme (soit 291 euros) et un gilet jaune par personne (soit 80 euros).
Pour l'instant ils n'ont collecté que 505 euros.

Tour d'Europe des étudiants de Sciences po : le résumé de la première étape

Publié le lundi 27 mai 2013 à 14:21.
Ils s'activent / Carnets de bords
 

Vingt-six étudiants de Sciences Po Paris sont partis samedi 25 mai pour un périple de trente jours, en stop, entre Paris et Istanbul. L'objectif : partir à la rencontre des européens en s'interrogeant sur les fondements de l'identité européenne. Régulièrement, ils nous donneront des nouvelles de leur périple.


Sept heures du matin le 24 mai à Saint-Germain des Prés. Alors ça y est nous y sommes. Nous allons gagner les routes d’Europe jusqu’à Istanbul. Cela fait plus de six mois que s’est constituée l’équipe et notre projet autour de l’association Stop and Go.
Nous l’avons connue grâce aux weekends qu’elle a organisé jusque Reims et Poitiers, ou son raid Paris-Casablanca. Nous avons travaillé dans différents pôles, entre la recherche de partenaires et la mise au point du carnet de voyage. Nous sommes prêts à quitter Paris le pouce levé

 

13h à attendre la première voiture !
Quitter la ville n’aura pas été tâche facile. Même si certains sont partis en moins de dix minutes, d’autres devont attendre jusque 13 heures pour que la première voiture ne s’arrête. La pluie et même la grêle ne parviendront pas à nous faire fuir. Une fois montés, l’aventure commence vraiment. Semés sur les bretelles et les stations d’autoroute de l’A4, nous avançons doucement vers notre première étape: Freiburg, en Allemagne, soit près de six cents kilomètres en moins d’une journée.
L'ensemble du groupe se réparti dans cinq voitures. Forcément, les rencontres se multiplient et sont toujours mémorables. Un groupe monte avec David, un Italien qui transporte son bateau jusqu’Amsterdam. Un autre avance vers Offenburg dans la camionnette de Paul, un jeune Français qui a étudié à Berlin.
Il travaille avec Ulrich dans le bâtiment et fait régulièrement des missions en France, où réside sa famille. Pour tous, l’Europe est un immense espace d’opportunités économiques qu’ils savent utiliser: espace Schengen et zone euro forment souvent la base de leurs revenus.


Des rencontres et des débats
Très vite, les conversations s’engagent et nous dévoilent une vision de l’Europe très diverse. Si les Français lui sont reconnaissants, ils n’hésitent pas à exprimer leur découragement face à la crise de la dette, tandis que les Allemands critiquent parfois des politiques qu’ils jugent trop inconstantes. Mais l’Union Européenne n’est pas qu’économique, nous nous en rendons vite compte: les débats sur l’adoption du mariage pour tous en Europe sont très intéressants.
Une Wallone qui partait en Suisse nous a ainsi parlé de son étonnement face à la levée de bouclier française, pays pourtant réputé moins conservateur que l’Espagne. Aux abords de la frontière, beaucoup nous parlerons du rapport entre frontaliers. Certains Alsaciens nous le présenterons comme encore teinté de la Grande Guerre. Mais la plupart des jeunes revendiquent eux leur identité européenne et n’hésitent plus à traverser les frontières plusieurs fois par jour.


"Notre projet a motivé nos conducteurs"
De 18 à 22 heures, nous arrivons progressivement. Fatigués, mais les yeux pleins du soleil couchant sur la Forêt Noire. Plein également d’anecdotes et d’enthousiasme: notre projet a motivé nos conducteurs. Une jeune Allemande réalise la distance que nous allons parcourir: elle décide alors d’appeler son répertoire en entier pour leur expliquer notre projet. Nombreux sont ceux qui ont demandé à nous suivre sur notre site. Magalie, qui sauva un binôme perdu à la sortie de Strasbourg, sortira même de sa voiture. Dans une grande embrassade, elle nous souhaite bon voyage et se rappelle du stop qu’elle a fait jeune.
Vers une heure du matin, tous les stoppeurs sont couchés. Demain, ils veulent gagner le lac Constance. Prochain rendez-vous: Munich.


Caroline Fortunato et Yann Tavernier.

Tour d'Europe des étudiants de Sciences po : le résumé de la deuxième étape

Publié le mercredi 29 mai 2013 à 16:29.
Ils s'activent / Carnets de bords

 


Vingt-six étudiants de Sciences Po Paris sont partis samedi 25 mai pour un périple de trente jours, en stop, entre Paris et Istanbul. L'objectif : partir à la rencontre des européens en s'interrogeant sur les fondements de l'identité européenne. Régulièrement, ils nous donneront des nouvelles de leur périple.


Sous un temps peu favorable, nous replions matelas et sacs de couchage. L'estomac rempli des wurst trouvés sur le marché de la place de Friebourg. Nos pouces se lèvent de nouveau. Beaucoup décident de s'arrêter à Lindau, un des grands lacs qui suit la Forêt Noire. La pluie battante n’empêche pas nos autostoppeurs de garder le sourire.
Les histoires se racontent le soir au camping. Deux jours de stop permettent de rencontrer des gens différents et qui ont souvent une histoire. Tous discutent, débattent: ainsi beaucoup d’Allemands ne comprennent pas la position française sur le nucléaire. Mais rares sont ceux qui remettent en cause la construction européenne et l’espace Shengen.


Les carnets de bords se remplissent
Prenons l’exemple de Gunter: promoteur de musique folklorique germanique, il passe ses semaines entre l’Allemagne et l’Autriche. Il se plaint des douanes suisses, qui freinent la promotion de ses chanteurs. De notre côté, on se rend bien compte de notre chance: se lever le matin et pouvoir hésiter entre mettre le cap sur l’Autriche, l’Allemagne ou la République tchèque !
Les carnets de bords se remplissent, les premières cartes postales sont envoyées, le documentaire prend forme: l’équipe se met au travail!
Néanmoins, les conditions ne furent pas toujours simples. La pluie n’a pas quitté Munich durant 72 heures. L’eau monte parfois jusqu’à 3 centimètres dans les tentes. Cela ne nous empêche pas de gagner la ville. Munich est une ville verte et dynamique.


Une fête pour la fin de la première année de médecine
Apres plus de deux heures dans l’Englisher Garten, nous nous rendons à l’Hofbrahaus, une brasserie traditionnelle munichoise bondée de onze heures a seize heures. C'est en dégustant un repas composé de saucisses et de bières que nous nous habituons à l’ambiance bavaroise. L’Ambiance s'enflamme crescendo alors que nous nous rendons à une soirée au cœur de Munich pour célébrer la fin de la première année en médecine.
Si cette première année semble moins difficile qu'en France, les divergences s'arrêtent là : les étudiants de Munich savent tout aussi bien fêter que les français.
Le retour se fera au petit matin avec un lever de soleil sur l'Isar. On se couche les yeux plein de brume. La nuit sera courte. Dans trois jours Vienne nous attend.

Tour d'Europe des étudiants de Sciences po : après Munich direction Vienne

Publié le lundi 03 juin 2013 à 14:46.
Ils s'activent / Campus
 

 

Vingt-six étudiants de Sciences Po Paris sont partis samedi 25 mai pour un périple de trente jours, en stop, entre Paris et Istanbul. L'objectif : partir à la rencontre des européens en s'interrogeant sur les fondements de l'identité européenne. Régulièrement, ils nous donneront des nouvelles de leur périple.


Les esprits pleins de souvenirs munichois, nous reprenons la route sous le soleil du matin. Les binomes s'entrecroisent à la sortie de Munich, certains partant rapidement et d'autres un peu moins.

Le voyage jusqu'à Vienne permet à chacun de découvrir l'Autriche à son rythme, de Passau aux Alpes en passant par Salzbourg ou la Republique Tcheque. Bien que souvent présentée comme la jumelle de son voisin allemand, les conducteurs nous ont montré qu'elle avait aussi ses particularités. Les Autrichiens sont de facon générale plus réservés, certains diraient même snobes, mais une fois les premières paroles échangées ils se révèlent tres chaleureux. Ainsi, de nombreux binomes ont reçu des cadeaux de conducteurs. L'accent autrichien peut également être surpenant, voire incomprehensible pour les quelques germanophones du groupe.

Nous arrivons donc a Vienne, capitale europeenne de la culture. Dans cette ville remplie d'histoire, nous retrouvons le fil rouge de notre voyage, la pluie. L'endroit et la météo forment donc une combinaison idéale pour profiter au maximum des musées. Cependant nous réalisons rapidement que leurs prix prohibitifs ne nous permettront pas de jouir entiérement des richesses culturelles de la ville. Il faut même payer pour rentrer dans le labyrinthe des jardins du chateau de Schonbrunn ! En revanche l'accès à la musique est bien plus facile, avec de multiples propositions de concerts et des entrées à l'opéra pour seulement 4 euros. Si le temps avait été meilleur, nous aurions surement pû apprécier de nombreux concerts de rue.


Vienne, un grand meltingpot européen
La position centrale de l'Autriche en Europe permet de rencontrer des gens de tous horizons. Dans Vienne se cotoie des Allemands, des Tcheques, des Turcs ainsi que de nombreux touristes d'Europe de l'Ouest. Tous ces Europeens sont à Vienne pour des raisons familiales, économiques ou bien touristiques, transformant Vienne en un grand meltingpot europeen.

Les binomes arrivent peu a peu dans la soirée du 30 mai, se regroupant autour d une bière bien méritée et d'une Kasespatzle, spécialité viennoise à base de pates, de fromage et d'oignons. Apres une bonne nuit de sommeil dans l'auberge, les uns partent visiter le chateau de Schonbrunn, résidence d'été des Hasbourg, les autres préfèrent se ballader dans la vielle ville. Le soir, le groupe a pu profiter du ballet de Dom Quichote dans le grand Opéra de Vienne, ce qui aurait été impossible à Paris.

Apres une nuit bercée par les danseuses et danseurs viennois, les binomes se reforment, étudiant cartes et plans de métro pour s'échapper vers la prochaine ville, Budapest.

Nicolas Leroux et Auberie Allys

Tour d'Europe des étudiants de Sciences Po : Vienne - Budapest

Publié le jeudi 06 juin 2013 à 15:11.
Ils s'activent / Campus
 

 

Vingt-six étudiants de Sciences Po Paris sont partis samedi 25 mai pour un périple de trente jours, en stop, entre Paris et Istanbul. L'objectif : partir à la rencontre des européens en s'interrogeant sur les fondements de l'identité européenne. Régulièrement, ils nous donneront des nouvelles de leur périple. Après Vienne, ils rejoignent Budapest.


C'est sous un grand soleil que nous quittons Vienne (Autriche), maintenant direction Budapest (Hongrie). La périphérie de Vienne est dense et nous rencontrons quelques difficultés pour trouver un lieu ou faire du stop. Apres un peu d'attente sur notre petit rond-point, une voiture s'arrête et nous annonce qu'elle va directement jusqu'à Budapest !
Nous avons donc tout le temps nécessaire pour discuter, en anglais, avec notre sympathique conducteur. C'est lorsque nous en venons à aborder le sujet de l'Europe et nous découvrons à travers le récit de sa vie et de son parcours professionnel que l'Europe a beaucoup de sens pour lui.
En effet, il a su tirer profit de la construction européenne et de ses opportunités économiques. D'origine Norvégienne, il habite à Budapest et après avoir travaillé à Abu Dhabi (Émirats arabes), il travaille depuis peu à Vienne. Il reconnait donc que son identité est pluridimensionnelle et que sa capacité à travailler de pays en pays a été rendue possible par l'Union Européenne.


L'Europe et ses opportunités économiques
Il nous raconte qu'il travaille dans le domaine des panneaux photovoltaïques et que ce genre de marché ne peut etre envisagé à une échelle nationale, mais européenne. Les accords de marché et les liens entretenus entre les pays à travers de multiples accords permettent donc de travailler dans plusieurs pays et de tirer profit des collaborations nationales. Seulement il nous expose les inconvénients que peut engendrer l'union européenne lorsqu'on est entrepreneur. Il arrive que les normes européennes soient une barrière à certains projets car il est parfois difficile de répondre aux normes européennes, souvent plus strictes que les normes nationales. Ce fut d'ailleurs la cause de l'échec d'un de ses projets cette année. Nous discutons donc de cela durant tout le trajet et sans voir le temps passer nous arrivons déjà aux abords de Budapest.
Ici, nous retrouvons comme dans chaque périphérie de ville européenne les mêmes grandes surfaces et les mêmes incontournables Mc Donald. L'homogénéité des paysages et des zones commerciales peuvent être envisagées d'une certaine manière comme un marqueur identitaire européen dû à un accès commun aux mêmes consommations et aux mêmes symboles. Mais, loin de considérer qu'un KFC puisse faire office de symbole identitaire européen, nous déplorons surtout une uniformisation massive qui ferait perdre un peu d'originalité à chaque ville. Si nous avions fait ce voyage 20 ans plus tôt, les différences entre chaque pays auraient sûrement été plus contrastées. Mais malgré tout, la singularité de chaque ville ne cesse pas de nous étonner. L'arrivée à Budapest nous laisse donc béat.
Nous retrouvons tout le monde à l'auberge de jeunesse. Nous avons désormais 2 jours et 2 nuits pour visiter cette splendide ville. Dès notre arrivée nous visitons les principaux monuments, et on se laisse tenter par les spécialités hongroises. Les prix sont vraiment très bas et d'étape en étape notre pouvoir d'achat augmente.


Une hausse du pouvoir d'achat
Nous rencontrons par hasard un Hongrois qui nous raconte qu'il est vraiment surpris par les différences de prix au sein de l'union européenne. Il nous explique ainsi, dans un mélange d'anglais de russe et d'allemand, qu'en Hongrie sa famille appartient a la classe moyenne mais que depuis que sa fille est partie travailler au Luxembourg et ses revenus ont considérablement augmentés. Sa fille leur envoie une partie de son salaire et cela a rompu l'équilibre de la famille en Hongrie car leur pouvoir d'achat a donc beaucoup augmenté mais ils n'étaient pas prêts à adopter le mode de vie de la classe supérieure. Comme beaucoup d'autres, il porte la période communiste comme responsable de la situation économique en Hongrie. Il juge désormais que l'actuel président conservateur Vikror Orban (très critiqué par l'opposition) a certes de nombreux défauts, mais il voit en lui "A real Hungarian leader, a real Hungarian Man".
Nos différentes rencontres et nos visites de Budapest nous montrent que même si le temps a passé et que le libéralisme s'est ancré désormais dans toute l'Europe la frontière est/ouest, même si elle n'est plus matérialisée, se fait tout de même sentir. Les étapes à venir vont donc s'avérer d'autant plus intéressantes et surprenantes pour tenter de cerner le caractère pluriel de l'identité européenne. Prochaine étape, Split et l'ile de Hvar en Croatie.


Iman Ahmed et Yann T.

Tour d'Europe des étudiants de Sciences Po : Après Budapest direction Split en Croatie

Publié le lundi 10 juin 2013 à 11:34.
Ils s'activent / Initiatives
 

Vingt-six étudiants de Sciences Po Paris sont partis samedi 25 mai pour un périple de trente jours, en stop, entre Paris et Istanbul. L'objectif : partir à la rencontre des européens en s'interrogeant sur les fondements de l'identité européenne. Régulièrement, ils nous donneront des nouvelles de leur périple. Après Budapest direction Split en Croatie.


Le 3 juin, alors que nous quittons notre auberge de jeunesse hongroise pour entamer l'étape Budapest-Split, on était loin de s'imaginer finir notre journée en compagnie de Monsieur Skelin, propriétaire d'un hôtel de luxe, dans le parc de Krka sur la côte croate. Et pourtant ...

La première difficulté que nous rencontrons est connue d'avance par tous les binômes : il faut sortir de la ville. Or à Budapest, nous n'avons trouvé qu'un spot potable pour espérer trouver la voiture qui nous fera quitter la ville. A 26 sur une aire, cela devait être compliqué ! Certains se lèvent tôt pour ne pas avoir à jouer des coudes. Le but de la majorité des binômes était de rejoindre les cascades d'un parc national croate dès la première journée. En définitive, seuls 3 binômes sont arrivés a destination. D'autres binômes avaient quant à eux décidé de passer par Lubjiana, en Slovénie.
Budapest-Split est la première étape ou nous avons réalisé que le stop, ça peut être très très dur. Apres une première journée sur les routes, certains étaient toujours au Ballaton, à une centaines de kilomètres de Budapest ! Pour beaucoup, les nuits suivantes furent atypiques : près d'une station d'épuration, ou au milieu de nul part, il a fallu planter la tente. Alors que nous arrivons chez Mr Skelin qui nous à proposer une chambre de son hôtel, celui-ci nous ouvre deux bouteilles de vin blanc de sa propriété. Nous entamons la conversation. Très vite on se met à parler de politique et de l'Europe.


Fouilles et contrôles à la frontière
Entrer en Croatie, c'est sortir de l'Union Européenne, et, avec elle, l'espace Schengen. Contrôle des passeports à la frontière et, pour certains d'entre nous, fouille complète. Mr Skelin en rigole. On lui raconte que les douaniers ont vidé nos sacs à la recherche de drogue et autres substances illicites. Difficile de s'imaginer que dans quelques semaines cette frontière n'existera plus, la Croatie entrant dans l'UE cet été.
Après la Slovénie en 2004, la Croatie devient le deuxième pays de l'ex-Yougoslavie a être intégré à l'Union. En effet,  les Croates se considèrent plus proches de l'Europe occidentale de par leur culture. A la marge de l'Empire Ottoman pendant des siècles, le nord du pays resta durablement sous l'influence de l'Empire Autrichien, tandis que la Dalmatie appartenait à la puissante Venise. Les Croates se différencient de leurs voisins Serbes et Bosniaques par la religion : le catholicisme, ferment de l'identité nationale. Les personnes rencontrées comme Mr Skelin sont formelles : la Croatie, ce n'est pas les Balkans. Il faudra donc attendre pour voir minarets, églises et synagogues croiser le même horizon. Néanmoins, reste un héritage commun, celui du communisme titiste.


La Croatie bientôt dans l'UE
En s'écartant un peu des centres historiques des villes traversées, on gratte un peu le verni du tourisme de masse pour observer les tours insalubres et quartier déshérités. Témoins de l'aporie communiste, mue en pauvreté latente. La question reste donc de savoir si l'entrée dans l'UE permettra à la Croatie de continuer à se développer ? A cette question, la majorité des croates rencontrés répondent favorablement, bien que la crise actuelle ravive les tentations eurosceptiques.

Le pouce levé sur les bords de routes, ou la langue pendante sur les aires de services, nous avançons petit à petit vers Split, nos bananes remplies de forin, de kuna et d'euros. Apres avoir galéré pour entrer en Croatie, les kilomètres s'enchainent, les destinations se diversifient. Certains longent la magnifique côte Dalmate depuis Rijeka. On arrive presque au complet pour prendre le ferry sur le port de Split. Derrière nous, les murailles romaines attirent les touristes. Cas unique au monde d'un palais de l'Empire réinvesti par la ville moyenâgeuse. Le soleil pointe enfin le bout de son nez, après plus de 10 jours de pluie. Il est 16 heures, nous prenons la mer pour l'ile de Hvar, le 5 juin.

Dès le 6 juin, l'équipe est au complet. On profite alors tous des criques croates et du soleil qui s'est fait désiré. Randonnées dans l'ile, farniente et plongée dans l'eau bleue de Croatie : un programme calme qui marque la moitié de notre voyage. L'association Stop and Go offre une journée en bateau pour prendre le large et visiter d'autres iles plus sauvages. Un grand merci à Isabelle Calandreau et à Antoine Radica qui nous ont allègrement logés.

Le lendemain, réveil à 4h du matin : nous partons pour Sarajevo, cœur des Balkans.


Lara Di Benedetto et Mathieu Philippot

Tour d'Europe des étudiants de Sciences Po : Hvar (Croatie) - Sarajevo (Bosnie-Herzégovine)

Publié le lundi 10 juin 2013 à 14:49.
Ils s'activent / Initiatives



Vingt-six étudiants de Sciences Po Paris sont partis samedi 25 mai pour un périple de trente jours, en stop, entre Paris et Istanbul. L'objectif : partir à la rencontre des européens en s'interrogeant sur les fondements de l'identité européenne. Régulièrement, ils nous donneront des nouvelles de leur périple. Après Hvar en Croatie direction Sarajevo en Bosnie-Herzégovine.


Engourdis par le réveil aux aurores, nous quittons l’île de Hvar à 4h45 afin de prendre une navette et un ferry pour la côte croate. Arrivés à la station nous découvrons avec horreur que la navette ne passe pas le samedi, mais par miracle un bus de pèlerins croates se propose de nous prendre. Nous traversons donc l’île bercés par les chants liturgiques en regardant le soleil se lever, tandis qu’une fervente croyante passe dans les rangs pour nous couvrir de l’eau bénite. Un grand moment.

De Drvenik, une croato-slovène, nous emmène en Bosnie-Herzégovine, elle nous apprend qu’elle s’y rend uniquement pour se faire couper les cheveux, la coupe étant trois fois moins chère de l’autre côté de la frontière. Ivannah ne se contente pas de profiter des prix bosniens plus bas, elle joue aussi des différences de salaires entre pays européens: elle tient avec son mari une boutique de souvenirs pendant la haute saison, et est serveuse dans une station de ski autrichienne pendant l’hiver. C’est un esprit véritablement européen: elle voit plus loin que les frontières pour tirer avantage de la proximité géographique entre des pays aux situations économiques divergentes.



Notre troisième conducteur du jour, qui nous emmène de Mostar à Sarajevo, est Muhammad, ancien ambassadeur de la Bosnie-Herzégovine au Danemark. Son anglais est parfait, et nous profitons d’une halte autour d’un café bosnien pour lui poser des questions sur la situation politique de son pays. Ce diplomate ne semble guère satisfait des accords de Dayton, qui ont mis fin au conflit entre serbes et bosniaques en 1995. D’après lui, la division par les Américains de la Bosnie-Herzégovine entre une entité bosniaque musulmane (la Bosnie-Herzégovine) et deux grandes enclaves serbes orthodoxes (la Republika Srpska, au nord et a l’Est) instaure une division factice entre Bosniens. Il pense que l’identité bosnienne était plus forte que les appartenances ethniques et religieuses. Il conclue en nous apprenant que la Bosnie Herzégovine demeure un protectorat de la communauté internationale, et déplore cette absence de souveraineté nationale.


Les traces de la guerre
Il nous dépose a l’entrée de Sarajevo, qui s’étend en longueur dans une vallée. En prenant le tramway nous passons devant des quartiers entiers de barres d’immeubles de l’époque communiste. Leur laideur originelle est accrue par le délabrement et les nombreuses scories de la guerre; de nombreux bâtiments sont cribles d’impacts de balles ou même de grenades. Les rares à avoir été rénovés l’ont été grossièrement, et les taches de plâtre témoignent de la violence du conflit. Des cimetières couvrent les flancs des collines, tous les morts pendant le siège de 1992 à 1995 ayant du être enterrés en centre-ville.

Autour du vieux centre s’étend un quartier de bâtiments classiques, héritage de la période austro-hongroise. On se croirait dans un petit Vienne, avec de nombreuses églises. Enfin nous traversons le centre historique de la ville, le Bascarsija. Le dépaysement est fort: on se perd dans un labyrinthe de ruelles et de mosquées. Les bâtiments sont très bas, àpeine un étage, construits en vieilles pierres et en bois. Les etals se succedent et proposent des tissus orientaux, des narguilés et autres services à thé en cuivre.

L’emprise laissée par l’occupation ottomane pluri-seculaire est très forte, encore plus qu’à Budapest, on nous avions pu visiter les bains, Sarajevo est marquée par l’Orient et l’Islam. Cette empreinte se retrouve aussi dans les assiettes: nous goutons Cevapcicis et Bouregs, plats halals, et succombons aux delicieux Baklavas, tellement caloriques.



Apres un repas typique pour moins de 3 euros, nous allons fumer un narguilé autour d’un thé à la menthe, de nombreux bars ne servant pas d’alcool.

A Sarajevo, capitale européenne, nous avons découvert un pan souvent oublié de l’identité et de l’histoire du continent. Pendant quatre siècles, cette ville et tous les Balkans ont été sous domination ottomane, domination qui s’est étendue jusqu’aux portes de Vienne. En Bosnie-Herzégovine comme en Albanie, la religion musulmane s est durablement installée, créant un véritable Islam d Europe.

Nous nous séparons pour la plus longue étape du voyage, 4 jours et trois nuits pour rallier Sofia, en Bulgarie. Certains traversent la Serbie par des nationales, d’autres passent par Belgrade et les plus audacieux tentent de traverser Montenegro, Kosovo et Macédoine. La frontière passée nous serons dans une nouvelle aire culturelle, chez les Serbes, slaves orthodoxes.



Yann R.

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