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Un stoppeur, un jour, une histoire !

 

Comme pour le voyage à Istanbul organisé l'année dernière, il vous sera possible de suivre toutes nos aventures grâce à ce carnet de voyage ! Bien qu'il ne reflètera pas toutes les expériences, les angoisses, les joies ou les galères de tout le groupe, ce carnet vous donnera, nous l'espérons, un aperçu de ce que nous allons vivre pendant un mois. Vous pourrez avoir plusieurs points de vue de ce voyage : chaque binôme se croisera pas les mêmes conducteurs, ne s'arrêtera pas dans les mêmes villes... Grâce à ce carnet, vous pourrez gouter un peu à ce voyage collectif vers Helsinki, mais qui va finalement se réveler unique pour chacun d'entre nous ! 

 

Du 24 mai au 23 juin 2014, nos autostoppeurs de l'extrême se relaieront pour partager leurs expériences sur la route, à travers les différentes villes-étapes... Chaque jour sera raconté par un étudiant ou un binôme.

Beaucoup d'entre nous emportent dans leurs sacs un petit carnet de bord, où ils raconteront leurs journées, leurs impressions... Nous n'aurons pas toujours accès à internet, mais nous tenterons le plus possible de mettre à jour les journées de chacun en s'arrêtant dans des cyber-cafés ou en rédigeant directement sur des ordinateurs des auberges de jeunesse ! 

 

 

 

 

 

 

Jour 1 (24.05.2014) : PARIS-AMSTERDAM

 

Nous y sommes. Le grand départ est plus imminent que jamais. La majeure partie du groupe se retrouve aux alentours de 8 heures devant Sciences Po, et les binômes se forment. Je passerai donc la journée avec Alexis, qui me propose que nous tentions de sortir par La Courneuve. "Faut juste escalader un mur de 3m et paf! On se retrouve sur une aire d'autoroute, direct sur la A1!" Bon Alexis, viens on tente quand même à Porte de la Chapelle. On improvise une pancarte dans le métro, puis on se poste au feu rouge en amont des autres. 5 minutes plus tard, une voiture s'arrête et nous offre de nous avancer un peu sur l'autoroute. Nous partons donc en tête !

Dans la première voiture, trois amis en direction du Parc Astérix.

Dans la seconde, un couple de jeunes en route vers Bruxelles pour le weekend.

Sur les aires d'autoroute, je m'en vais exhiber ma pancarte "AMSTERDAM" à la vitre des routiers, je cours après les voitures qui font le plein, j'arrête quiconque sort du restaurant d'autoroute. "Bonjour!!! Vous allez vers Lille? Ah non? Ah vous êtes complets? Ah vous n'avez pas de coffre?"

5 minutes d'attente à la sortie de Paris, 15 minutes à station essence sur la A1...

Puis la Belgique.

Bien que l'accent belge fût tout à fait adorable, c'est là que nos galères commencèrent. On demande à se faire déposer à une aire d'autoroute un peu avant Bruxelles, où on casse la croute avec Alexis. Mais alors que nous décidons de repartir, personne ne semble aller au delà de Bruxelles. Notre ambition nous pousse à espérer rejoindre directement Anvers. Commence alors notre long calvaire belge. Un bus anglais pour se rapprocher de Bruxelles, une première voiture pour dépasser Bruxelles, une deuxième pour nous rapprocher d'Anvers, une troisième pour nous remettre sur le ring d'Anvers, une quatrième pour nous déposer à la bonne sortie du ring... Près de quatre heures plus tard, nous finissons par apercevoir des plaques d'immatriculation néerlandaises ! Une nouvelle voiture nous dépose à la frontière entre la belgique et les Pays-Bas. Nous y sommes presque ! Un homme nous propose de nous avancer jusqu'à Rotterdam, mais nous décidons de ne plus perdre de temps et d'éviter les détours : nous ne partirons pas d'ici sans une voiture pour Utrecht. Un homme entiché d'une chemise en lin orange et d'un jean délavé mange un sandwich, assis seul sur un banc de l'aire d'autoroute. Je tente ma chance et lui demande s'il peut nous avancer vers Utrecht : "yeah I'm going there!" Un signe du destin, un ange providentiel en somme. Il finit son sandwich et nous accompagne jusqu'à son carrosse, une épave rouge brique fort sympathique. Il attrape les quelques bouteilles d'eau et pulls qui jonchent les sièges arrières et les balance énergiquement dans le coffre. Il nous parle dans un anglais remarquable de sa passion pour l'art et de son goût pour la sérigraphie.

Puis un pilote de KLM.

Puis un couple de jeunes amstellodamois.

Nous sommes finalement déposés à une station de métro. Il y a des vélos partout et ça sent le joint. Pas de doute, nous sommes bien à Amsterdam ! Une fois arrivés au camping, on échange autour d'une bière nos aventures respectives avec les autres binômes déjà arrivés. Le groupe presque au complet quitte le camping en début de soirée. Nous arrivons à la gare centrale et je découvre pour la première fois les canaux d'Amsterdam. C'est beaucoup plus impressionnant que je ne l'aurais cru. La ville semble pleine de surprise, et je regrette déjà que nous n'y passions qu'une journée.

 

 

Noémie

 

 

 

 

Jour 2 (25.05.2014) : Journée a Amsterdam

 

Apres la premiere nuit de notre periple (parfaite pour rattraper le sommeil de la Isla Bonita malgre le peu de place dans une seul tente pour trois personnes et leurs trois sacs aussi gros qu'eux), nous nous levons avec l'envie d'aller nous baigner dans le lac a cote de notre camping. Faux espoir : Il ne fait meme pas un metre de profondeur ... Tant pis pour ce matin !

Nous nous decidons donc a aller nous balader dans le centre de Amsterdam. Sur la grand place et entre les canaux, nous decouvrons "la Venise du Nord" au rythme des sonnettes de velo que l'on gene sur les pistes cyclables. Contrairement a Paris, le pieton neerlandais n'est pas le roi (certains d'entre nous lavons appris a nos depents). Quoiqu'il en soit et malgre le froid, la promenade est tres agreable et, quand nos estomacs commencent a nous rappeler a l'ordre, nous decidons de tester tous enseöble un restaurant indonesien. Meme si le choix est difficile entre tous ces noös a la fois tentants et souvent incomprehensibles, nous commandons tous des plats delicieux ... et tres (tres tres) epices. Heureusement que les carafes d'eau s'enchainent et qu'une future 3A indienne (dont nous ne devoilerons pas l'identite) est la pour tous nous aider a finir nos plats.

Apres ce bon repas, nous continuons notre decouverte de "Damm" sur les quais et aux alentours du quartier rouge (incomparable entre cet apres-midi et hier soir, ou les "dames dans les vitrines" faisaient partie de nos premieres decouvertes). Nous finissons l'apres-midi au Vondelpark pour un pique-nique collectif et pour la traditionnelle photo "I AMsterdam" avant de finir la soiree en profitant des delices de la nuit amsterdamoise, tout en sachant qu'il faudra deja plier bagages demain matin ...

 

Gauthier

 

 

 

 

 

Jour 3 (26.05.2014): Sur la route d'Hambourg

 

C'est par un choeur de "sonner les matines" que je me suis réveillé le 26 mai au camping d'Amsterdam. Ce réveil mélodieux, c'est aussi une façon pour notre compagnon de route Tanguy de dire bonjour à tout le monde. Nous nous réveillons donc, et quelques activités animent nos premières heures matinales: écriture de carnets de bord sur l'herbe, visite des douches, ou pour ma part, une tentative d'aller nager au "lac du camping", qui s'avère être un point d'eau peu avenant.

S'engage ensuite une seconde étape de la journée, à savoir le départ en auto-stop vers des villes allemandes. Notre objectif étant de rallier Berlin en quelques jours, certains binôme se décident a passer par le centre (Hanovre), tandis que ma binôme Adèle et moi faisons partie de ceux qui tentent l'aventure au Nord, avec un passage a Hambourg.

Ce périple a pu être accompli grâce a la générosité de plusieurs conducteurs. Tout d'abord, une dame blonde dont la fille est actuellement en Australie, et qui comprenait l'importance de notre projet, puis John et Frank. Grâce à de petits sauts d'aires en aires d'autoroute, nous parvenons a nous éloigner suffisamment d'Amsterdam pour capter des voitures qui se dirigent résolument vers la frontière allemande. Pourtant, les ennuis semblent apparaître alors même que l’ Allemagne n'est plus qu'à quelques kilomètres. Il commence en effet a pleuvoir, nous attendons, et c'est le désespoir. Cela était sans compter une veille dame qui a accepté de nous prendre, sûrement par pitié. Malgré son anglais difficile à  comprendre, j'ai tout de même compris qu'elle revenait de funérailles. Sur la route vers Hambourg, nous rencontrons ensuite Otto, barbu taciturne aux cheveux longs et qui travaille dans l'industrie pétrolière. Adèle et moi n'avons jamais vraiment compris ou il allait, mais nous avons accompli un grand trajet avec lui, jusqu'à une aire de la région de Hambourg. Mais alors qu'Otto nous offre un thé et un café, un vrai rêve d'auto stoppeur s'accompli juste devant nous: un homme âgé, Didier, nous fait la parle et décide de nous prendre jusqu'à Hambourg, sans que nous ayons eu a demander quoi que ce soit! Très extraverti, Didier nous raconte sa vie et celle de ses enfants et petits-enfants, et nous fait également une visite en voiture de la ville d'Hambourg. Ce premier aperçu culturel de Hambourg explique pourquoi j'ai apprécié dés le début cette grande ville allemande.

Un troisième moment de la journée est la décisive recherche d'un logement pour la nuit. Nous essayons tout d'abord de chercher des couchsurfers, C’'est alors qu'un jeune homme s'avance en souriant et propose de nous aider. Il s'appelle Fabian, et il travaille comme consultant nouvellement embauché, et dont la chambre à l'hôtel est payée par son entreprise. Nous nous dirigeons alors vers son hôtel, afin de surfer dans la terrasse située à l'extérieur de l'hôtel. Le décalage est assez impressionnant: entre nous qui ressemblons à des routards fatigués, et qui posons avec lourdeur tous notre barda sur les canapés, et les gens bien habillés de l'hôtel qui nous regardent curieusement. Au final nous ne trouvons toutefois pas de couchsurfers et nous rejoignons donc d'autres binômes a l'auberge.

Nous resterons un jour a Hambourg avant de se diriger pour une nouvelle étape: Berlin!

 

Matthieu

 

 

 

 

 

Jour 4 (27.05.2014) : Berlin - Utrecht

 

Réveil étrange ce matin dans l'ancien hopital d'Utrecht. Depuis septembre, chirurgiens et patients ont déserté. Dix "anti-squatteurs" ont investi les lieux à leur place: musiciens, photographes, designers de fenêtres pour grands magasins... Ils ont tous entre vingt-deux et vingt-huit ans, ont traversé le monde dans tous les sens et vivent aujourd'hui dans plus de 7 étages avec ascenseur et vue époustouflante sur la ville. Croisés par hasard, alors qu'on désespérait de trouver un champ pour camper, ils nous ont accueillis dans une des anciennes chambres pour malade, à côté de la salle d'opération chirurgicale.

Au réveil, Sebastian, un des locataires, est déjà debout. C'est son anniversaire et il a décidé de nous faire visiter Utrecht en velo. Un peu dézingués certes, mais ils roulent toujours. On s'accroche: les Hollandais n'ont définitivement la même notion de la vitesse à deux roues. Utrecht est une ville étonnante, sorte d'Amsterdam moins touristique, avec un charme fou. On la découvre differemment, nous qui y avions débarqué la veille, un peu paniqués.  Sebastian est un guide parfait, attaché aux details, amoureux de sa cité, lui qui a pourtant bourlingué dans toute l'Europe (lui aussi est allé a Istanbul, mais en moto avec un groupe de 400 personnes).

Il nous propose de rester prendre un cafe. Mais on est en retard: il est midi et nous devons rejoindre Eindhoven à 13 heures 45 pile. 80 bornes à faire. Une amie néerlandaise chorégraphe fait une performance aujourd'hui. Nous avons déjà raté celle de ce matin et je lui ai promis d'assister à la derniere. Sebastian nous conseille sur le spot. On le quitte à regret, en se disant qu'on essayera d'aller à leur fête du 27 juin, qui devrait rasssembler plus de 200 personnes, et qu'on aura rencontré un jeune homme dont le charisme rappelle Kessel.

 

Là commence le stress: rejoindre Eindhoven nous paraît un peu irréaliste. Mais Karma est des nôtres et a decidé de placer cette étape sous le signe de la chance. On aborde une voiture sur le bord de l'autoroute. Deux minutes pour le convaincre: il a rencontre sa femme en stoppant à Narbonne et écoute notre histoire en rigolant. Il décide même de nous emmener jusque Helmond, la banlieue où a  lieu la performance. Entre temps, il nous parle de Le Pen, des écolos, de l'Europe, des différences entre la Hollande et les Pays Bas, entre les Néerlandais du nord et ceux du sud... et c'est définitivement passionnant. Arrivés devant le théâtre à 13 heures 50. La réceptionniste est intransigeante: c'est non et trop tard. Mais les sacs, la pluie et notre air désespéré la convainque. On court, on arrive sans bruit.... et on découvre qu'il s'agit d'une performance visant à sensibiliser les ados à l'objectification de la femme. On assiste alors à une danse etonnante et accessible, rythmée par les cris des 80 jeunes néerlandais, qui se prêtent eux-mêmes à un exercice chorégraphique pendant la demi-heure suivante. Avec Tris, on n'y croit pas: la situation dépasse ce qu'on pouvait imaginer.

Nous rentrons ensuite avec mon amie Kim, dont je découvre la maison, les chats et aussi la banlieue plus tristoune qui se cache derrière la grande Eindhoven. Elle part a une répétition à 20 heures, qui ne se termine que deux heures plus tard. On s'installe alors dans le canapé en écoutant Social Club, une salsa cubaine, tout en se demandant bien quel sort nous avons pu jeter à Karma. Kim rentre un peu tard et nous fait un lait à l'anis.

 

Demain, la journée promet d'être longue: 670 kilomètres pour rejoindre Berlin. Mais jusqu'ici, la chance toujours nous a souri.

 

                                                                                                                                                    Caroline

 

 

 

 

Jour 5 (28/05/2014) : Arrivée à Berlin !

 

Pour cette seconde étape entre Amsterdam et la capitale allemande, nous avions décidé avec ma binôme Auberie de gîter chez sa correspondante Caro, étudiante à Göttingen. Le trajet ne fut cependant pas si aisé. Ayant été invités au restaurant à Münster par notre conducteur qui nous a également fait visiter la ville, nous avions perdu trop de temps et étions restés bloqués à une cinquantaine de kilomètres de notre destination. La sentence fut sans appel : camping « sauvage » derrière l’entrée d’autoroute. La pluie ne fut pas non plus notre alliée, et c’est éprouvés (et sales) que nous arrivons à la ville étudiante le mardi 27. Le conducteur qui nous y conduisit était un quinquagénaire sympathique, qui commença rapidement à parler politique et des élections européennes. Nous avions appris les résultats et la percée du FN quelques jours auparavant à Amsterdam, dépités, et nous lui expliquions la terrible situation politico-économique d ans laquelle la France était embourbée. Mais c’est le seul conducteur qui abordera cette thématique durant ce voyage. Arrivés à destination, nous découvrons une ville verte, avec de l’espace, qui me rappelait Münster. Caro nous ayant trouvé, elle nous emmena chez elle avant d’aller à l’université. De notre côté, nous nous remettions de notre trajet par une sieste. Le soir, nous rencontrions ses amis dans une soirée bien arrosée où l’alcool eut rapidement raison de mon petit corps fragile. Cette nuit fut déjà la dernière en autonomie, nous avons déjà rendez-vous à Berlin le soir même. Caro avait à nouveau cours à l’ « Uni » le matin, et c’est dans le gigantesque restaurant universitaire que nous nous restorâmes. L’après-midi, elle nous déposa sur une station-toilette sur l’autoroute ( y entrer en stop étant toujours plus compliqué) où nous trouvions un automobiliste après une demi-heure de démarchage, toujours sous la pluie bien entendu. Mais c’est à la « tankstelle » (station service auf deutsch) à laquelle il nous dépose que nous commettons une erreur. Nous pensions en effet être sur l’autoroute menant au dernier embranchement pour l’ « Autobahn » menant directement à Berlin. Cependant, notre route menait à Hambourg, et c’est après plus d’une heure de stop et 5 voitures de refusées qu’un conducteur nous signale l’absurdité de notre panneau « Berlin ». Dès lors , la chance tourne : Nous quittons cette station 5 minutes plus tard, le monsieur a la bonté de nous déposer sur l’autoroute pour Berlin, et après 5 secondes de pouce tendu, nous sommes récupérés par un berlinois, trentenaire, jeune cadre dynamique, qui nous dépose à 100 mètres de notre hôtel, Warschauerstrasse. Ach, wir sind in Berlin !

 

Aleski

 

 

 

 

 

 

Jour 6 (29/05/2014) : Journée "poseyyyy" à Berlin

 

Berlin. Que dire de Berlin ? Ville historique, ville festive, ville où le kebab et la currywurst sont rois. C’est donc une étape très attendue par tous. La plupart du groupe dort à l’auberge de jeunesse Industrie, qui se trouve à Kreuzberg, quartier hype de la ville. Pour ma part, je dors chez Tatjana – « Tati » pour les intimes – mon ancienne correspondante berlinoise chez qui j’ai vécu deux mois. Ça fait déjà deux ans que je ne l’ai pas vue. J’ai hâte de la revoir. Malheureusement, elle habite à près d’une heure en S-Bahn (équivalent du métro) de l’auberge. Aussi, j’ai connu un Berlin alternatif au groupe.

 

La journée de 29 mai commence donc par une bonne douche chaude, avec gommage, soin et crème pour le corps. Cela peut paraître complètement futile, mais après les douches froides des différents campings et auberges, je vous assure que c’est un pur bonheur !

 

Après, nous avions prévu de retrouver les autres afin de suivre le free tour alternatif sur le street art et la culture underground de Berlin, proposé par l’auberge. Mais arrivées quelques minutes en retard, nous ne parvenons pas à retrouver le groupe. Nous déambulons donc dans Kreuzberg. Il fait beau et chaud, il règne une ambiance de vacances, très agréable. Les Berlinois sont dans la rue, se promènent, sont en terrasse, boivent un verre. Kreuzberg est un lieu plein d’Histoire, c’est ici que se trouve le fragment conservé du mur notamment. Depuis, la culture du street art a investi les lieux, on voit des peintures, des graffitis, partout sur les façades. Finalement, nous retrouvons les autres dans un squat d’artistes après une heure d’errance. Autant dire que nous avons raté une bonne partie de la visite. Et comble du sort, nous reconnaissons la guide : elle était dans la même rame de métro que nous !

 

La faim commence à tirailler nos estomacs. Lassés de la junk food à répétition, on se pose dans un restaurant vietnamien du coin. Moment bien agréable qui se clôt par une bière en terrasse avec Raphaëlle, Anaïs et Camille. Entre filles, nous profitons du soleil en papotant. L’après-midi passe doucement. Prises d’une envie de shoping, on décide d’aller faire un tour à Primark. Finalement, ce petit tour s’éternise. Primark, véritable paradis du shopping par ses prix (très !) attractifs et sa variété de produits devient rapidement un enfer.

 

Enfin sorties, nous retrouvons les autres à l’auberge pour partager un repas tous ensemble. Au menu : riz et légumes grillés et en dessert, crêpes « made by Tanguy ». C’est l’occasion d’échanger nos impressions sur la ville, de parler des bons « bails », de réfléchir à ce que l’on allait faire le soir-même. Justement, Aleksi a rencontré une jeune Française la veille (lors de la manifestation contre l’extrême-droite devant l’ambassade de France, à la Pariser Platz), qui nous convie tous à venir chez elle ! Les fous rires et les anecdotes se succèdent, tout le monde est dans l’ambiance, on part tous joyeux en direction de la boîte vers 1 ou 2 heures du matin. Bonne ambiance, musique minimale et danses endiablées, la journée se termine en beauté !

 

Adèle

Jour 7 (30/05/2014) : Dernière journée détente à Berlin

 

      Avant le départ du lendemain pour la Pologne, cette journée fut notre dernière dans la capitale allemande. Je ne me réveille qu'à 11h, il faut dire que la veille fut riche en émotions. Les bières allemandes m'ont valu un jean déchiré et les problèmes de réservation de l'auberge m'ont fait passé la nuit dans le hall de l'auberge après avoir été brusquement viré de ma chambre à 5h du matin par un handicapé puis par un couple revenu dans la nuit faire leurs cochonneries. Même si je me lève d'un mauvais pied, je retrouve vite ma bonne humeur grâce à mon falafel à 3€ qui fut office de petit-déjeuner.

 

     À 12h30, une bonne partie du groupe se rejoint à quelques mètres de l'auberge pour un « free walking tour ». Pour ceux qui ne connaissent pas, il s'agit en général de jeunes adultes qui proposent une visite en anglais de quelques quartiers de la ville pendant quelques heures et la rémunération se fait à la fin en pourboires. Nous avons ainsi pu visiter le quartier autour de l'auberge et ses nombreux tags et graffitis en tout genre.

 

     Ensuite, aux alentours de 14h30, je décide avec quelques amis de longer une partie encore intacte du mur de Berlin, l' « East Side Gallery », qui se trouve juste à côté de l'auberge. L'East Side Gallery est longue d'environ 1km et est aujourd'hui la partie la plus touristique qui reste du mur de Berlin. C'est un passage obligé lorsqu'on vient à Berlin et cette longue façace sert aujourd'hui de support pour de nombreuses expositions de peinture et street art en tout genre ( notamment Le Baiser de l'Amitié de Dmitri Vrubel ).

 

     Je finis enfin la journée avec Maxime, Auberie et un américain rencontré dans l'auberge le long du Landwehrkanal à l'Ouest de la ville histoire de se reposer au soleil... Le soir, nous sommes tous( oui, 27!) invités à passer le début de la soirée chez une française rencontrée dans le voyage. Les plus courageux finiront la soirée en boîte de nuit, d'autres essaieront de rentrer en boîte de nuit mais en vain (…), et les autres rentreront dormir pour se préparer au stop du lendemain pour la Pologne. En résumé, une fantastique journée à la Stop&Gooo.

Célian B

 

 

Jour 8 (31/05/2014) : Sauvés par le mini-van de l’ambiance

 

Nous quittons Berlin vers 10h avec Sacha, prets a partir a la conquete de la republique tcheque ! Apres avoir etudie google maps en long en large et en travers nous decidons de nous positionner a lentree de lautoroute qui va a Dresde. 10 minutes passent et nos sourires viennent a bout des craintes des conducteurs au sujet des autostoppeurs : une mere de famille allemande sarrete, nous mettons nos sacs dans son coffre et cest parti pour Dresde ! Ravis davoir une conductrice qui ne parle pas anglais, Sacha et moi en profitons pour pratiquer notre allemand, avant de succomber a la fatigue accumulee. Quelques minutes de sieste plus tard, notre conductrice nous depose sur une aire d’autoroute a la sortie de Dresde. Gros bemol : il s’agit d’une aire WC completement vide. Avant de recommencer le stop, nous decidons de pique niquer dans l’herbe et sommes rejoints par un autre binome, Anais et Hugo, tous aussi desesperes que nous de s’etre fait depose ici. Pleins d’espoir, Sacha et moi recommencons a stopper, vainement. Il passe a peine une voiture toutes les 10 minutes et personne ne veut nous prendre. Nos morals déjà affaiblis apres 2h a attendre, nous sommes rejoints par un troisieme couple d’autostoppeurs allemands. Soudain, l’innatendu se produit : arrive un mini-van, musique a fond, rempli de sept jeunes allemands. Nous sautons sur l’occasion et leur demandons de nous emmener. Ils refusent d’abord, puis au moment de repartir nous disent qu’ils peuvent en prendre deux d’entre nous. Premiers arrives premiers servis, Sacha et moi sautons sur l’occasion. Nous sommes desormais neuf a bord du mini van de l’ambiance, en direction de Prague pour feter l’enterrement de vie de garcon d’un des passagers. Nous faisons connaissance avec tout le monde et apprenons que trois de ces jeunes garcons sont des deputes allemands. Ils nous proposent de boire quelques verres avec eux sur le trajet, et nous echangeons nos contacts. A 16h ils nous deposent a Prague a l’adresse que nous leur avons indiquee. Nous descendons et leur faisons aurevoir de la main quand nous nous rendons compte que nous ne sommes pas du tout a l’endroit escompte, qui était cense etre un magnifique camping tcheque avec piscine. Nous sommes en fait dans une banlieue perdue de Prague. On remarque alors que plusieurs pavillons affichent une pancarte « camping » devant leur jardin. Nous decidons d’entrer et sommes accueillis par Anita Herzog, charmante quinqua tcheque qui nous propose de planter notre tente dans son jardin pour la modique somme de 5 euros. Quelques heures plus tard nous sommes rejoints par Anais et Hugo et decidons d’aller passer la soiree a Prague. Affames par cette longue journee, nous nous installons dans un restaurant de specialites tcheques... ou nous sommes rejoints par Elise et Omar ! apres s’etre rempli la panse, nous decidons de visiter Prague de nuit, et nous sommes tout de suite conquis par cette ville magnifique.

 

Clara Liparelli

 

 

 

Jour 9 (01/06/2014) : La verte Pologne montagneuse du sud et ses habitants accueillants

 

Réveil avec Auberie et Tanguy dans notre tente dans notre petit coin près de Karpacz, une ville du sud-ouest de la Pologne. Nous avons planté dans la forêt bordant la ville, à l'extérieur, près d'une jolie petite rivière et de rails désaffectés, que la nature a reconquis (trèès très joli).

       Invisibles aux yeux de tous, dans notre clairière, nous larvons sans remord, jusqu'aux alentours de midi, devant les restes de notre feu de la veille. Puis nous quittons la forêt pour retrouver notre chère route adorée.

       Nous sommes dans le sud-ouest de la Pologne: paysages très jolis, montagneux, des vues de montagnes et vallées intégralement recouvertes de forêts (ah, on voit plus ça en France hein !). Et là, patatras ! Tanguy à perdu son chargeur solaire dont il est si fier. Rajoutons donc une heure de recherche dans la forêt pour le trouver (cris de joie de Tanguy à la clé).

On finit par partir, on galère, un gentil motard tout de cuir punk vêtu s'arrête pour gentiment nous dire que non, Kowary ce n'est absolument pas par là. On change de spot, on galère, Tanguy compte ses billets au bord de la route, on fait des blagues et remarques graveleuses avec Tanguy (au désespoir d'Auberie), on chante un peu des voitures pleines nous font coucou.

 

       Finalement, un officier de police polonais nous prend pour nous amener jusqu'à Walbrzych, 40km plus loin (et bien au-delà de sa destination d'origine). Très gentil, il nous propose même de nous emmener en République tchèque (mais nous on veut pas, voilà). Enfin l'officier de police, il pointait quand même à 140 sur routes de campagne/montagne ! (maiiis il s'est arrêté pour téléphoner, quand même, faut pas rigoler).

Donc, adieux à Walbrzych, on se pose pour manger pain, sardines, jambon et du fromage acheté par Tanguy au supermarché du coin, un intermarché (une demi-heure pour acheter du fromage, le bougre adore les supermarchés, allez savoir pourquoi). Auberie nous confie sa passion absolue des sardines (très pratiques en voyage).

Et là commence la galère: de la marche, deux spots, une heure vingt d'attente. Puis une étudiante (qui conduit comme un pied et a failli casser son pare-chocs en se garant) nous avance gentiment. Puis un jeune nous emmène dans un village ultra-pommé sur la route de Klodzko.

 

       Il est tard, le stop ne marche plus, on joue avec Auberie à essayer de se mettre mutuellement de longs brins d'herbe dans le nez sans bouger (je vous conseille ce jeu trèèèès simple et amusant). Puis,dans ce petit village d'une dizaine de maisons très accueillant (des images de chien méchant et de pistolets sur les portails), nous allons demander aux habitants où planter tenté (moi j'assume pas, c'est une première pour moi). Tanguy mime stop, sommeil et tente aux autochtones avec talent, mais tous nous renvoient vers une chambre d'hôtes où nous ne voulons pas aller (parce que déjà on est radins, et puis en plus c'est pas marrant).

Une famille traverse la rue à pieds, on les aborde et leur explique la situation en anglais (mère et fille le comprennent). C'est une famille polonaise qui a émigré en Allemagne après la chute du Mur. Ils parlent allemand entre eux (le petit copain de la fille, très doué en anglais, est allemand et ne comprend pas le polonais). Ils ne savent pas qu'Auberie et moi parlons Allemand, c'est donc avec grand plaisir que nous entendons la jeune fille suggérer à son père d'un "Bei uns?" charmant la possibilité de nous héberger. Celui-ci, très accueillant, nous emmène immédiatement vers une grande maison avec sa famille.

 

       Ainsi, nous avons pu apprendre que cette famille était revenue en Pologne fêter les 70 ans du grand-père paternel la veille, que la maison était remplie de membres de la famille venus fête ça, et que le père, extrêmement engageant et accueillant, était aussi extrêmement torché, toute la famille ayant beaucoup bu et mangé le lendemain même de la fête.

Donc nous plantons notre tente dans le jardin. On frime en disant que c'est super rapide à monter, ils nous mettent donc au défi de la monter en deux minutes. Ce qu'on fait, en se dépêchant et en riant vraiment beaucoup.

       C'est dur à décrire, mais l'ensemble de cette soirée avec eux s'est déroulée dans une sorte d'hilarité générale, la famille étant vraiment très accueillante et un peu folle. Ils nous mettent à table, nous invitent à manger les "restes" de la fête de la veille (assez de nourriture pour cinq personnes pendant deux jours, et y en avait encore plus apparemment), nous font goûter de la bière polonaise (sans abus, et très bonne d'ailleurs).

On se remplit la panse. On parle du paysage, de la Pologne, de l'après ère sovietique... Autour de la table, on entend du français, du polonais, de l'anglais et de l'allemand. Auberie traduit l'allemand du père pour Tanguy, la femme, la fille et son copain parlent anglais.

 

       Le père mérite vraiment qu'on s'y attarde: très intéressé par nous et notre projet, il multiplie questions et réactions assez fun, j'en traduis ici quelques unes de l'allemand: 

"Francouskè ? ["français" en polonais]. Mais on pas vu de français ici depuis Napoléooon !"

"Tanguy ? mais c'est un nom de merde, ça !! (ach, Scheisse Name !). C'est pas un nom ça !" (la même pour Auberie d'ailleurs, et y persistait à m'appeler Alexandre même s'il a trouvé mon prénom "normal")

       Il était tout gentil et tout bourré, donc c'était surtout très marrant. C'est donc dans le jardin de cette famille germano-polonaise très accueillante et haute en couleurs que nous passons la nuit, après avoir flemmardé une bonne demi-heure près du feu, suite au repas où ils nous ont vraiment empiffrés. On notera que le lendemain le père, sobre, avait oublié pas mal de choses : il nous posera les mêmes questions que la veille, et avec les mêmes réactions, faisant beaucoup rire sa fille et sa femme, un peu gênés mais amusés ("mais papa, tu l'as déjà demandé hier ça !").

 

Alexis (Bernard)

 

 

 

 

Jour 10 (02/06/2014) : Wroclaw - Cracovie 

 

 

Un parcours à priori facile et monotone entre deux des plus grandes villes polonaises qui s'est révélé super intéressant grâce à notre conducteur George. Les circonstances de notre rencontre avec ce quinquagénaire ex-autostoppeur cosmopolite étaient très fortuites : un peu perdus dans la banlieue de Wroclaw et cherchant à comprendre le très complexe système de tram local, moi-même, Anaïs, ma binôme, et Sacha et Clara somment hélés par un homme qui se propose de nous déposer sur une station essence sur l'autoroute direction Cracovie. Un peu désabusés au début par sa démarche, nous entamons la conversation et découvrons qu'il s'agit en réalité d'un professeur francophile d'économie à l'université locale. Une fois arrivés, il essaie même de nous trouver une voiture pour continuer la route, ce qui était une première pour nous tous. En vain.

 

Après une quinzaine de minutes de stop, une Citroën s'engage dans la station essence, et nous décidons d'accoster son conducteur avec Anais, ce qui s'était révélé depuis le début du voyage être la meilleure technique pour trouver une voiture. George, un peu surpris par l'allure que renvoyaient nos bardas et notre pancarte, accepte finalement de nous prendre et ce jusqu'à Cracovie. Voyant deux places supplémentaires dans la voiture et l'autre binôme bredouille sous la pluie, nous demandons à notre conducteur s'il pourrait très gentiment les prendre également. Par chance, il accepte, et nous voilà à quatre dans la même voiture! Nous entamons la conversation et découvrons que George avait lui même fait de l'autostop dans sa jeunesse: à peine marié, il était parti pour sa lune de miel direction la Grèce, alternant train et stop. À voir le sourire radiant sur son visage, on imagine à quel point cette aventure fut belle. Après une bonne heure de route, nous nous arrêtons à une station essence et spontanément George nous offre à tous les quatre des cafés : très vite, nous nous rendons compte que la situation s'apparente à celle d'un père avec ses enfants. Nous entamons un exposé de notre projet, en sortant la carte de l'Europe. À son tour, il retrace son parcours et nous donne à tous envie d'aller découvrir les Balkans. Une fois repartis, les paupières de chacun s'alourdissent et nous nous endormons confortablement installés pour nos réveiller à l'entrée de Cracovie. Au delà d'une belle rencontre, ce trajet avec George fut l'occasion d'en apprendre plus sur les polonais: leur perception de la chute de l'URSS, l'importance de l'héritage russe (la majorité des polonais parlent bien mieux russes qu'anglais), l'aspect courant du stop la bas.

En somme, une journée tout aussi facile qu'enrichissante!

 

Hugo

 

 

 

 

Jour 11 (03/06/2014) : For memory's sake, Auschwitz

 

Sur le chemin de Cracovie se trouve une petite ville au nom tristement célèbre : Auschwitz. Dès la préparation du voyage cette visite s'est vite imposé comme un passage obligé, plusieurs binômes avez donc prévu d'arriver un jour en anvance à Cracovie. Après une nuit dans une auberge bercée par les volutes d'une classe d'américains, nous voilà donc ce 3 juin au matin en route pour auschwitz. Nous avons décidé de ne pas prendre un tour prive mais de prendre un bus public, naïvement il s'agissait presque pour nous d'un pèlerinage ! Après 1h30 de bus, nous voilà en approche la boule au ventre. Un sentiment indescriptible s'empare alors de nous, voilà donc un village parmi tant d'autre qui porte pourtant un si lourd héritage ! La banalité du mal semble ici prendre toute sa mesure, et nous n'avions encore rien vu. Mais très vite nous comprenons que nous nous étions trompés, il ne semblait s'agir d'un musée comme un autre ! Des familles, des groupes mangeant et buvant ; immortalisant leur passage d'un Selfie devant l'inscription "arbeit macht frei" ! Plus que la banalisation du mal, c'est la banalisation du traitement de l'horreur. Alors que nous étions pris à la gorge par l'horreur des chambres à gaz et le récit de notre guide, je compris que oui oui il semblait possible de visiter un camp de concentration comme on visite Versailles ! Après 4 heures d'une visite éprouvante nous quittions l'endroit avec un sentiment ambivalent de devoir, de respect mais aussi de profond dégoût. Cette visite restera une journée à part dans ce voyage, comme un rappel du pire au milieu d'un mois du meilleur où la générosité humaine était le maître mot !

 

Sacha

 

 

 

 

Jour 12 (04/06/2014) : Cracovie, ou la passion pour la Pologne ! 

 

Nous avons retrouvé le groupe la veille, dans la bonne ambiance et dans la joie de l’auberge de jeunesse, le Let’s Rock Hostel.

 

Après s’être bien reposés, nous fêtons nos retrouvailles dans une nouvelle ville-étape ! Nous déjeunons dans un restaurant du centre ville. L’équipe du restaurant peine à servir 28 personnes : nos plats mettent une bonne heure à arriver. Pourtant, nous sommes les seuls clients du restaurant ! Le moment de l’addition reste toujours un moment d’attente, de confusion… Les magasins et les restaurants polonais ne connaissent que très peu le principe du « nous payons séparément ».

Après cette épreuve, nous décidons avec quelques personnes du groupe d’aller visiter le Château de Wawel, cœur historique de la Pologne. La veille, nous avions déjà visité la grande Cathédrale, réputée pour y recueillir l’ensemble des tombes des rois de Pologne (dont Bartholomeo, Sigismund et autres rois à consonance médiévale à la Game of Thrones). On avait dans le même temps réservé une visite d’une partie du château. Au moment de la réservation, les filles étaient en minorité. Au lieu de visiter les appartements privés, nous visitons donc… l’armurerie et les bijoux de la couronne ! Pendant la visite, on refait l’histoire de la Pologne, en s’imaginant l’usage de cette arbalète, de ce canon, de cette gigantesque épée… On rejoint ensuite l’ensemble du groupe sur la grande place du château. On se permet une pause bronzette-sieste à côté de la grotte au dragon (emblème de la ville de Cracovie). Nous rencontrons également un petit couple d’une soixantaine d’années mais toujours en pleine forme après avoir visité l’ensemble de l’Europe en caravane et à vélo.

 

Le soir, le rendez-vous est donné à l’ensemble du groupe pour diner en dessous du « couteau ». Cette information est un peu… floue. En mode carte au trésor, nous trouvons finalement ce couteau légendaire de la ville de Cracovie. Nous sommes un peu déçus : difficile à repérer, il est petit et est caché en haut d’une voute ! On nous expliquera plus tard la légende liée à ce couteau : il aurait été utilisé pour tuer l’un des architectes de l’église sur la place. Deux architectes frères étaient en compétition pour bâtir la plus belle et haute tour de l’église, et le premier, jaloux du second, l’aurait tué pour ne pas qu’il puisse terminer sa tour !

A notre retour, nous faisons un karaoké dans l’auberge ! Toute la réception se remplit de nos voix plus ou moins belles, et nous passons des chansons allant de « La Boulette » de Diam’s, des Spice Girls, aux « Lacs du Connemara » de Sardou.

Après un repas très traditionnel, local, dans un… mexicain de la rue piétonne de Cracovie, nous retardons notre retour à l’auberge pour faire un tour en calèche ! Pour à peine 6 zloty chacun ! En bons touristes de base, nous nous émerveillons devant la ville illuminée de Cracovie, la Old Town, sa colline et son château, et son quartier juif, classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Cette journée se termine donc en beauté, et nous pouvons nous reposer tranquillement avant de reprendre la route pour l’étape Ukraine le lendemain !

 

Anaïs Tartarin 

 

 

 

 

Jour 13 (05/06/2014) : Au calme à Solina

 

Après 4 soirs de cuites d’affilées, une habitude qui s’est instaurée pour moi tout au long de ce voyage, le réveil en ce Jeudi m’est assez difficile. Néanmoins il me doit de me motiver pour quitter cette belle ville polonaise de Cracovie et rejoindre Lviv, en Ukraine, dans 2 jours. Pour cette étape nous avons une nuit en autonomie et avec ma binôme Elisa nous décidons d’aller camper dans la chaine montagneuse des Carpates, au bord d’un lac magnifique que nous avions repéré, appelé Solina. L’endroit est cependant très loin et très difficilement accessible en voiture, donc encore moins accessible en auto-stop. Si nous sommes déterminés, nous restons lucides et convenons ensemble que si nous n’atteignons pas notre objectif nous camperons à un endroit au hasard au milieu du chemin. L’auberge dans laquelle nous nous trouvons est très posée et nous avons du mal à la quitter. C’est donc relativement tard, en début de soirée, que nous la quittons. Après être sortis de la ville en bus nous commençons à stopper et une première voiture nous dépose à 5 km sur une petite route départementale, sur laquelle nous pourrions, selon les dires du chauffeur, stopper plus aisément que sur l’autoroute. Et cela fonctionne effectivement : en 15 minutes une camionnette nous prend direction Tarnow, une petite bourgade situé à 100 km vers l’est. Le conducteur polonais d’une trentaine d’années aura été ravi de nous avoir rencontrés : « Vous avez été mon aventure de la semaine » plaisantera-t-il en nous quittant.

Déposés à une petite station service sur la route du sud-est, il se fait déjà tard et nous craignons sérieusement de ne pas atteindre notre objectif. Après une trentaine de minutes de stop sans succès nous pensons alors à prendre une voiture au hasard pour nous déposer à n’importe quel endroit où nous pourrions camper tranquillement, renonçant alors à atteindre notre lac idyllique. Mais en auto-stop des miracles arrivent tous les jours, il suffit juste de l’attendre patiemment. Et effectivement celui-ci vint par arriver. C’est en effet que, sans espoir, nous allons demander à un car scolaire rempli d’enfants stationné près de nous depuis plusieurs minutes. Le chauffeur ne comprend pas l’anglais, mais par une chance incroyable il parle l’italien, langue parlé couramment par ma binôme franco-italienne. Très vite elle parvient à négocier pour que l’on monte avec eux. C’est alors dans un car scolaire que nous roulons direction Sanok, la ville la plus proche de notre destination. Plus de 2h et 150 km plus tard, nous arrivons à cette petite ville vers minuit. Il fait une nuit noire et nous pensons qu’il est bien trop tard pour parvenir à rejoindre nos lacs tant espérés. Nous décidons donc de camper ici. Or nous sommes dans une ville et il nous est bien sur impossible de monter notre tente ici. Nous marchons donc vers l’extérieur de la ville, à la recherche de verdure et d’espace. Par hasard nous tombons sur une petite station-service et décidons de demander à une voiture de nous sortir de la ville. D’abord réticents, un couple accompagné de sa jeune fille acceptent de nous emmener, sachant qu’en cette nuit vide personne d’autre ne pourra nous aider. Sur la route nous les informons de notre volonté de camper, et ils nous disent que nous avons juste à les prévenir lorsque nous voulons nous arrêter et ils nous déposeront. Mais très vite nos plans vont changer : au cours de la conversation nous nous rendons compte que cette famille se rend à Solina pour y passer le week-end. Après les avoir informés que ceci était également notre destination initiale, la famille accepte de réaliser le reste de la route avec nous. C’est donc au milieu de cette nuit noire et brumeuse que nous nous rendons finalement avec certitude à l’endroit que nous n’espérions pourtant plus.

Au cours du trajet nous conversons avec la jeune fille qui est la seule de la famille à parler anglais. A un moment, celle-ci nous glisse : « we have beers ». Croyant d’abord qu’elle souhaite nous offrir des bières, acte courant lors de nos trajets en auto-stop, ce n’est que plus tard que nous comprenons finalement ce qu’elle voulait dire. « We have snakes also ». Elle ne parlait en fait pas de « beers » mais de « bears », d’ours.

Si la famille nous met donc en garde quant à la dangerosité du camping sauvage en forêt polonaise, cela ne nous décourage en rien, et c’est après une trentaine de minutes de trajet qu’elle  nous dépose sur un parking non loin du barrage électrique qui borde le lac. C’est alors à pied que nous empruntons ce barrage dont la lumière resplendit au milieu de la brume et de la nuit. Je penche la tête pour tenter d’en mesurer la hauteur mais je n’en aperçois même pas le fond. Puis nous marchons et terminons ce très long barrage pour arriver au village balnéaire qui borde le lac. Totalement vidé de ses habitants, ce village me semble d’abord être déserté, et au milieu de la forêt et de la nuit l’atmosphère m’est semblable à l’ambiance qui règne dans certains films à suspense. Nous nous enfonçons et montons plus loin dans la forêt, jusqu’à trouver un endroit qui nous semble convenable pour monter notre tente. Sans lumière, c’est totalement à l’arrache que nous la montons. Il doit alors être vers les 2h du matin, et, enfin posés, nous entreprenons d’allumer un feu. C’est grâce à celui-ci que nous cuisinons notre semoule de la victoire. Après ce très simple repas, le partage d’une bière et l’écoute d’un peu de musique au calme, nous nous endormons. Et c’est au matin, réveillés par quelques animaux dont la vue de notre tente surprenait, que la lumière du jour nous permit enfin de voir le spectacle qui s’offrit à nos yeux : devant nous s’étalaient tout ce pourquoi nous voulions venir ici : cet immense lac couleur bleu d’azur, les montagnes des Carpates qui se dressaient au loin, et les vertes forêts polonaises qui coloraient tout ce splendide paysage.

 

Nicolas

 

 

Jour 14 (06/06/2014) : Anniversaire entre Cracovie et Lviv !

 

 

"Joyeux anniversaire, joyeux anniversaire Candice !!"

C'est en chanson que la journée du 6 juin, la première de mes 19 ans, commence. Il est 00h01 et nous sommes quatre binômes à être resté une nuit de plus à Cracovie, afin -dans un registre beaucoup moins joyeux- d'avoir l'occasion de visiter le camp d'Auschwitz-Birkenau. À peine mes amis finissent ils de chanter qu'une serveuse arrive pour m'offrir un verre gratuit ! Cette journée commence bien !!Ce restaurant est absolument parfait: très bon, bonne ambiance, service sympathique et tout ça pour même pas 5€, je n'ai pas encore trouvé la même chose à Paris ;) Nous restons donc dans cet endroit un petit moment avec Camille, Elisa, Elise, David, Nicolas, Matthieu et Maxime, avant d'enchaîner dans une boîte près de notre auberge de jeunesse.

Notre prochaine étape est Lviv, en Ukraine, ce n'est pas très loin de Cracovie et il nous reste une nuit d'autonomie, nous ne sommes donc pas particulièrement stresseś par notre heure de départ le lendemain. C'est d'ailleurs seulement vers 10h que nous nous réveillons, avant d'aller prendre un petit déjeuner dans un café près du château Wawel. David, Maxime et Elise restent ensuite à l'auberge afin d'écrire un article pour Le Point, le journal qui suit notre voyage. Pendant ce temps je dois passer rapidement chez le médecin du consulat français de Cracovie, rien de grave mais je ne veux pas prendre le risque d'être mal en camping sauvage ! Le temps passe vite et mon binôme et moi commençons seulement à stopper à 19h. Comme d'habitude, sortir d'une grosse ville c'est galère. On n'est pas satisfait de notre spot et personne ne semble pouvoir nous prendre...

Apres un moment un bus vide s'arrête !! Gros espoir vite déçu: il est trop pressé pour pouvoir attendre qu'on prenne nos sacs. Finalement, après avoir dîné dans une station service, on trouve une voiture peu avant minuit ! C'est un couple dont seul l'homme parle anglais qui nous sauve. Il tient une station de ski en Pologne et nous donne même sa carte de visite au cas nous aimerions venir!On fait un bon bout de chemin avec lui et nous retrouvons dans la ville de Rzeszow à ...2h du matin! Ne sachant pas trop quoi faire, on écrit un panneau Lviv-Ukraine et marchons vers cette direction, espérant tomber sur un endroit où camper.

C'est là que le miracle de la journée se produit: une des rares voitures qui passe dans la ville s'arrête et nous propose de nous emmener dans le village près de la frontière ukrainienne!! Il pensait qu'on était des ukrainiens essayant de rentrer, et est assez étonné de trouver des français perdus dans une ville vide à 2h! Ce grand polonais tatoué, blond auX yeux bleus et Bad Boy repenti s'appelle Marius. Quand je vois qu'il nous emmène sur des petites routes de campagne au milieu du brouillard si tard dans la nuit, je me dis qu'on est totalement inconscient: là il fait ce qu'il veut de nous... Mais il s'avere que Marius est adorable, il nous PROPFFJJemmène à bon port et nous laisse même planter notre tente dans le jardin de sa mère à 4h du matin! Le lendemain celle-ci nous offrira un délicieux petit déjeuner polonais et le stop jusque Lviv sera facile, bref, encore une journée bien remplie et réussie !

 

Candice

 

Jour 15 (07/06/2014) : Arrivée à L'viv

 

Je n’ai pas très bien dormi cette nuit… A mon réveil, je découvre que j’ai une enooooorme piqure d’araignée sur le bras gauche, et quelques piqures de moustiques en prime. Caroline, Auberie et moi replions la tente au milieu des gens venus prier de bonne heure. Au fait, je ne vous l’ai pas dit, mais nous avons dormi à la belle étoile à Jaslo dans le jardin de la basilique de La Salette en Pologne qui est la réplique exacte de la basilique du même nom en France. Il y aurait eu une apparition de la vierge à cet endroit. Les moines ne semblent pas plus dérangés qu’hier par notre présence. Nous marchons deux kilomètres dans la campagne polonaise pour atteindre le spot. Nous levons le pouce et au bout de 20 minutes, un CAMION s’arrête ! Il accepte de nous prendre tous les trois ! Jaslo – Kosice en camion, le rêve. Avec Auberie, je suis installé sur le lit-couchette pendant que Caroline est assise sur le siège passager. Le conducteur nous montre des photos de sa famille, de son chalet près des lacs de Mazurie… Nous slalomons dans les routes de montagnes. Enfin, à 11h15, nous voilà en Slovaquie ! Arrivés à Kosice, le chauffeur nous laisse dans une station-service. Déjeuner rapide. Au menu, sardines et… c’est tout. Nous repartons stopper vers 14h, et là grosse galère. La plupart des slovaques ne veulent même pas nous parler. Nous avançons sous le soleil cuisant, le pouce levé… Mais personne ne s’arrête. Nous changeons de spot plusieurs fois, les conducteurs klaxonnent, nous font des signes, mais toujours rien. Au bout de 2h30 infructueuses, Auberie part dans une station-service en face. Elle revient en courant : « Hey les gars c’est bon, on a une voiture !! » Caroline et moi courrons vers elle, traversant la rue en courant, en manquant presque de se faire écraser. Sauf que là, personne. La femme qui avait promis de nous emmener a disparu. Cinq minutes, dix minutes, nous attendons. « Mais..., elle était là… » Gros faux espoir. Caroline nous offre à chacun une glace pour nous consoler. Il nous faut trente minutes avant de repartir. Nous abandons l’idée d’arriver en Roumanie aujourd’hui. Retour à la première station-service. Finalement, une femme et sa fille accepte de nous aider et nous laissent dans une station-service sur le chemin vers l’Ukraine. Là-bas, un couple de jeunes slovaques acceptent de nous prendre. Dans la voiture, nous avons un débat un peu mouvementé sur la condition des Tziganes en Slovaquie. Selon le conducteur, les Tziganes sont une « nuisance », des « voleurs » et des « gens paresseux ». Nous passons devant un quartier délabré peuplé de Tziganes qui ressemble à un bidonville. Ils nous déposent à la sortie de Michalovce.

 

Il ne nous faut que peu de temps avant de repartir. C'est un conducteur polonais qui nous emmène. Il dit être d'accord pour nous faire avancer de quelques kilomètres mais décide finalement de nous déposer jusqu’à la frontière ukrainienne ! En chemin, il tient absolument a nous montrer le lac ou il va faire du vélo tous les matins, du ski de fond en hiver, des barbecues en été... Le vent nous souffle dans les cheveux, il nous explique qu'un volcan endormi se cache parmi les collines de verdures que nous apercevons au loin. Enfin, avant de nous laisser, il s'est assure qu'un conducteur slovaque était prêt a prendre la relève pour nous faire passer la frontière ukrainienne. Ce dernier ne nous a pas adresse la parole durant toute la procédure, visiblement pas enjoue a l’idée d'accueillir trois inconnus dans sa voiture juste avant le frontière, ce qui est compréhensible. Au bout de deux heures d'attente assez tendues, Caroline, Auberie et moi avons le privilège d'arborer le tampon « Україна » sur notre passeport ! Notre nouvel ami, au départ très froid avec nous, semble tout a coup plus détendu. Au final, il nous guide même jusqu'à notre hôtel et nous aide pour nous enregistrer auprès de la réception. Il nous serre dans ses bras avant de nous quitter. Moment intense. Caroline, Auberie et moi nous retrouvons dans un hôtel presque abandonnée a 5€ la nuit. Il n'y a pas d'electrcitie dans les couloirs. Notre repas est une fois de plus très sommaire : soupe lyophilisée en entrée et chou blanc avec bœuf en gelée en plat principal. C'est immonde mais nous nous en contentons. Nous finissons par nous endormir avec la telle ukrainienne en guise de fond sonore

 

Christophe

 

 

 

 

Jour 16 (08/06/2014) : Visite de L'viv

 

 

Jour 17 (09/06/2014) : L'viv-Bialystock en trinôme

 

Aujourd’hui une longue journée nous attend. Sacha, Hugo et moi quittons, à regret, notre petite auberge au coeur de la vieille ville de Lviv pour retourner vers la Pologne.

Après deux heures d’errance à la recherche du bus pour nous emmener sur le bon spot (allez essayer de comprendre les destinations écrites en cyrillique, quand personne ne parle anglais pour vous aider…), nous arrivons finalement sur place.

 

Le stop commence en musique, c’est une belle journée qui s’annonce. Tout de suite, une petite voiture cabossée s’arrête. Un ukrainien à l’air sympathique s’arrête, il ne parle pas anglais. Nous montons quand même. Et l’aventure commence… Pendant une heure et demie nous allons visiter tous les petits villages du coin, sur des routes défoncées (qui ne sont d’ailleurs pas des routes), et beaucoup rire. Notre conducteur tient à nous faire visiter! Nous découvrons donc avec émerveillement les petites églises, les jardins en fleurs… Il semble connaître tout le monde, nous nous arrêtons tous les quinze mètres pour qu’il salue et qu’il discute avec chaque passant! Il s’arrête, et par langage des signes nous comprenons qu’il va nous acheter des bières, il est un peu tôt à onze heures du matin! Mais le langage des signes peut s’avérer trompeur, il revient avec une boîte de Smecta, et nous emmène chez lui, son bébé était malade…

 

Et c’est reparti, à fond les ballons, en direction de la frontière polonaise. Même à la frontière, il connait du monde! Un douanier s’arrête, lui sert la main,  puis se penche pour serrer la main d’Hugo et Sacha et…non pas moi. Sans doute parce que je suis une fille… Passons. Les douaniers regardent d’un oeil circonspect Hugo qui a un visa russe dans son passeport, mais le passage se déroule finalement sans encombre.

 

Pologne bien aimée, nous revoici! Après avoir dit au revoir à notre guide touristique, il est temps de recommencer! A peine le temps de lever le pouce qu’une voiture s’arrête. Le stop en Pologne est vraiment MAGIQUE. Et c’est parti pour de longs kilomètres au son d’ACDC à fond, ce qui n’empêche pas Sacha de s’endormir profondément… Puis arrive notre phénomène de la journée : un chauffard, comme il en existe peu. Dans sa voiture toute cabossée, bien trop au-dessus de la limitation de vitesse (je ne préfère pas regarder où on en est), nous voyons le paysage défiler. Quelques discrets échanges de regard plus tard (“va-t-on mourir?” “je pense que oui”), il est temps de descendre (en vie!!). Je suis un peu raidie à force d’avoir été cramponnée au siège de devant… Dans un crissement de pneux notre gentil et fou chauffeur s’envole.

 

Nous réalisons alors où nous sommes. Au beau MILIEU d’une voie rapide DESERTE. Un petit air de la Route 66. Un panneau indique que la chaussée est à 47,3°, et que l’air est à 29°. Le premier réflexe est de mettre les lunettes de soleil, puis de sortir les enceintes, parce que le stop en musique est tout de même beaucoup plus agréable. Le temps de faire cela nous réalisons qu’aucune voiture n’est passée… Vient alors le temps de l’absurde, les traversées de l’autoroute, en marchant, en sautant, en courant, en criant, en riant (oui oui on s’amuse comme on peu, j’aimerais vous y voir…), puis les quelques petits selfies parce que le cadre les vaut bien. Quand une voiture passe aux alentours des 220km/H nous hurlons, brandissons le panneau, faisons des grands signes. Personne ne s’arrête bien évidemment. L’hésitation est grande pour faire la pause de l’urgence : la simulation d’un problème, un vrai genre l’un de nous s’est cassé la cheville. Finalement, nous choisissons la solution du courage : enfilage des sacs à dos, et c’est parti pour 2km et demi de marche le long de l’autoroute sous une chaleur à crever (le mot est vraiment adapté).

 

Et soudain, le mirage : une INTERSECTION, en langage du stop : le Saint Graal. Notre messie ne se fait pas attendre : il répondra au doux nom d’Andrzej. On hésite fortement à se jeter dans ses bras pour le couvrir de bisous lorsqu’il s’arrête. Andrzej, avocat, parle un anglais parfait, et va même jusqu’à Bialystock notre destination! Il ne perd pas de temps, d’ailleurs tellement pas de temps que notre voiture se fait arrêter par la police pour excès de vitesse… Après une demi-heure à attendre sur le bas côté, une amende, nous repartons.

 

L’arrivée à Bialystock se fait finalement sans problème. Mais trouver l’auberge ne fut pas une mince affaire… La nuit tombe. Nous marchons sans doute un kilomètre, (je commence à râler), pour que l’homme à l’accueil de l’auberge nous envoie sur les roses avec un grand sourire, il ne reste plus de place. Dépités, nous retournons dans le centre (et un kilomètre de plus, avec quinze kilos sur le dos…) à la recherche d’une auberge. Nous sommes clairement dans un quartier glauque, et la nuit tombe… Nous arrivons devant un motel miteux (nous l’avions raté en passant devant, rien n’est indiqué, il n’y a aucun bruit, pas de lumière, très immeuble abandonné des films d’horreurs). A l’accueil (quatruième étage sans ascenseur sinon c’est pas drôle), un vieille sorcière très très très très très désagréable qui nous regarde en machant son chewing-gum la bouche ouverte, nous parlant en polonais d’un air dédaigneux. Nous essayons de lui expliquer au début par les mots, puis par les gestes, puis par les mimes, puis par les onomatopées que nous cherchons juste quelque part où DORMIR. Après nous avoir fixé pendant une minute et laissé s’établir un long (et pesant silence), elle prend son portable l’air de rien et commence à écrire un texto comme si nous n’existions pas. Abasourdis, nous partons dans un fou rire.

Après nous être rassasiés, nous terminons finalement dans un magnifique Bed&Breakfast en banlieue de Bialystock, dans une rue qui ferait totalement penser à Wisteria Lane… Cette journée aura été longue! Nous nous endormons comme des bébés. 

 

Raphaëlle

 

 

Jour 18 (10/06/2014) : De retour chez nos amis Polonais

 

A Tomaszów Lubelski (frontière pologne/Ukraine)

 

Réveil pépère à 11h30. Après une nuit de camping sauvage (et presque une chasse à l’ours !) avec mon binôme Tanguy et Camille et Maxime, le ventre rempli des bons hamburgers au feu de bois de la veille, les cuisses gonflées d'une vingtaine de piqûres de moustiques, nous nous dirigeons vers la route pour stopper.

Objectif de la journée : atteindre la dernière forêt primaire d’Europe à Bialowieza. Ayant enfin réussi à capter le wifi, on se rend compte que notre objectif est à 5 heures de route. Etant partis à 13h, cela est peut être trop ambitieux. On décide donc de se diriger vers Lublin et d’aviser après.

Maxime et Camille partent rapidement et trouvent une voiture qui va directement à Lublin. Tanguy et moi galéront un peu plus. Le feu rouge ne dure que deux minutes il n'y a qu'une file et les voitures n'ont "pas l'time". Avec Tanguy on se divise et on demande chacun à des voiture différentes. Je l'entends m'appeler mais le feu passe au vert. Les voitures partent. En arrivant au niveau de Tanguy, je me fais incendier car je ne suis pas arrivée à temps : il voulait savoir si Varsovie était la bonne direction (c'était le cas !) car une biélorusse y allait. Binôme mythique du voyage Paris/Istanbul, on s'engueule pour changer. Lui parce que je ne me suis pas bougée. Moi, parce qu'il fait du stop sans prendre connaissance d'une carte et parce qu'il reste sur son échec au lieu de reprendre le stop.

Mais nous trouvons enfin une voiture qui nous avance de 50 km. Comme d'habitude, on explique notre voyage, mais cette fois-ci, à la Tanguy : "Paris-Amsterdam autostop, Amsterdam-Berlin autostop, Berlin-Krakow autostop, etc, and Helsinki : Halas, finito, -bruit d'avion-, to Paris!"

Arrivés à Zamość, une jeune fille nous amène à une station service à la sortie de la ville. Il fait 30 degrés, il nous reste peu d’eau. On se pose dans l’herbe pour faire une petite sieste. Revigorés et motivés, on essuie quelques refus (tout le monde reste à Zamosc). Je vois alors un Polonais pressé, j’hésite à lui demander mais après tout, on ne sait jamais ! Cela n’a pas manqué : il habite près de Lublin et veut bien nous y accompagner. Patric, notre adorable conducteur, commercial dans les produits hygiéniques, nous parle de sa famille qui va bientôt s’agrandir. Très vite, il nous propose de dormir chez sa mère qui habite à Lublin. Cerise sur le gâteau : il y a de la place pour Camille et Maxime. Passer une nuit chez l’habitant, pour la première fois du voyage, nous enchante. Je n'hésite pas à faire remarquer à Tanguy que, finalement, avoir loupé la voiture biélorusse a joué en notre faveur. Il ne bronche pas et s'endort à l'arrière alors que je poursuis ma conversation avec Patric. 

Nous arrivons à Lublin. Le périphérique est gigantesque. Des routes à 4 voies de partout se croisent. On comprend vite qu’on galérera le lendemain à sortir de cette ville !

On arrive à 18h chez la mère de Patric. Nous nous installons dans une magnifique chambre avec terrasse. Tanguy, pro de la communication avec les étrangers non francophones/anglophones… est bien décidé à expliquer tout notre voyage à Janina, notre hôte. Elle ne parle que polonais. Autour d’un plat de bonnes fraises de son jardin, on lui explique notre trajet à l’aide de notre carte routière. Finalement, avec 5 mots du lexique du carnet de bord «(« jestem », « dich », « joutro », « pierogi », « dobre »…), des gestes et des dessins on  arrive à se débrouiller. Maxime et Camille nous rejoignent. On apprend à Janina quelques mots de base en français et elle se débrouille très bien, au point qu’à la fin de la soirée elle nous dit tout naturellement « merci » !

On monte ensuite dans notre appartement indépendant. On mange sur la terrasse (repas de base d'un stoppeur : pain de mie, salami, fromage, fruit et fond d'un paquet de chips acheté à l'arrache à une station service). Ambiance vacances en Espagne ! Fatigués on s’endort à la chaîne devant un film sur l'ordi de Tanguy. Le lendemain matin, on retrouve Janina qui s’est faite toute belle (coiffée, maquillée et avec sa robe du dimanche assortie), puisqu’on lui avait demandé, la veille, de faire une photo. On part de chez notre adorable hôte à 10h avec regret. Elle nous regarde partir en criant « djincouyé »  (merci) dans la rue jusqu’à ce qu’elle ne nous voit plus. Ce fût pour Tanguy et moi la plus émouvante rencontre du voyage.

 

Elisa

 

 

Jour 19 (11/06/2014) : WELCOME TO WARSAW !

 

 

Zamosc, reveil a 11h. C'est l'heure a laquelle j'ai pris l'habitude de me reveiller, mon horloge interne suivant desormais les temps de soirees, les temps de stop ainsi que les heures de check-in et de check-out des auberges de jeunesse.

 

Zamosc, ce n'etait pas prevu... Le jour passe devait etre l'occasion de rallier la ville la plus pro-europeenne d'Ukraine, Lliv, a Lublin, une des villes les plus etudiantes de Pologne. Cependant, sans voiture pour Lublin, et mon binome Nicolas etant terrifie par les moustiques, incroyablement nombreux dans cette ville connue comme la ''petite Padoue'', nous avons du arreter de stopper et ainsi dormir a Zamosc.

 

C'est donc sur ce demi-echec de la veille, nous donnant encore d'avantage de rage de vaincre les refus des automobilistes et la grande chaleur polonaise, que nous nous elancames sur la route, arme d'un panneau ''Warszawa''.

 

La route fut courte, la route fut belle. 1 voiture pour sortir de Zamosc, 1 voiture pour Lublin, 1 voiture pour Varsovie. Nous nous souviendrons de ce polonais d'une quarantaine d'annees residant dans la station balneaire de Gdansk. Dans sa jeunesse, il avait visite Paris, l'Auvergne, Frejus, Marseille, Nice et Saint Raphael, avec comme moyen de transport l'autostop et comme binome celle qui est devenue plus tard sa femme.

 

19h. En arrivant a Varsovie, il flotte comme un parfum de Seine Saint Denis... ''On est chez nous'' s'amuse Nicolas. En effet, le conducteur nous a depose pres du resplendissant stade national. A quelques metres, le sable doux des rives de la Vistule. Nous avons rendez vous avec des etudiants en erasmus a l'universite de Varsovie qui organise un BBQ geant. ''Les saucisses, le pain, le ketchup et la moutarde sont offerts'' indique l'evenement facebook. Nous ne sommes pas decus... Nous rencontrons bon nombre d'etudiants europeens. Ils sont francais, belges, italiens, allemands ou espagnols et apres 1 an a Varsovie, ils ne deplorent qu'une chose, leur retour a leur ville d'origine dans quelques semaines. Nous admirons le coucher du soleil tout en degustant des saucisses fraichement preparees au feu de bois, grace au grill installe sur la plage par la municipalite. Bientot 22h, il est temps de gagner notre auberge.

 

 

 

Cette premiere soiree a Varsovie est a l'image de ville, moderne, accueillante, ouverte sur l'Europe et le monde. Nous arpentons la rue des bars, Nowy Swiat, avant de rencontrer le charme polonais incarne ce soir par Magda et Nathalie. Apres quelques echanges avec des mots allemands et anglais, nous apprenons que ces etudiantes de 21 ans souhaitent devenir ce qu'on appelle en France un ORL (otorhino-laryngologiste). Assis a une terrasse, la nuit est tombee sur Varsovie, mais il fait toujours aussi chaud, une chaleur douce et enivrante qui s'accorde bien avec les sourires de Nathalie et les regards de Magda. Nous nous initions a quelques mots de Polonais tandis que nous leur apprenons quelques bases de Francais.

 

Dans quelques heures, tout cela sera loin. Tout cela sera passe trop vite. Il faudra nous raprocher du but ultime, Helsinki. Il faudra cotoyer a nouveau les routes, les refus des conducteurs et les aleas naturels a l'image du climat et des moustiques. ''Les moustiques des Etats Baltes et de Finlande te feront pisser le sang'' avertit en guise d'adieu un Belge rencontre quelques heures plus tot autour du BBQ sur la plage.

 

 

David

 

 

 

 

Jour 20 (12/06/2014) :

Lviv-Mazurie, Joyeux anniv' Tris !

 

 

En trinôme avec Tris et Auberie, nous tentons depuis la veille de regagner le Nord de la Pologne afin de rejoindre le reste du groupe aux lacs de Mazurie en fin de journée. Apres quelques aventures dans la champagne ukrainienne du sud de Lviv et dans les lacs de Solina, nous peinons déjà a atteindre Radom. Hier soir, la dixième voiture de la journée nous a dépose 40 kilomètres au sud de Radom : aujourd'hui sera une longue journée de stop.

Nous dormons en camping sauvage dans une foret non loin de la nationale, berces par le bruit des voitures et dévores par des dizaines de moustiques. Réveil sur le pied de guerre à 8h, nous sommes sur la route à 9h, nous avons bon espoir d'arriver à Mazurie en fin d'après midi afin de fêter dignement les 22 ans de Tris. Il porte pour l occasion son “lucky underwear” comme il aime nous le répéter.

Apres une heure de stop en vain, une femme habitant le coin nous apporte un panier de fraises et nous souhaite bon courage … deux heures passent et toujours rien. Nous décidons de marcher quelques centaines de mètres, sacs sur le dos et changeons de spot. Alors que nous n espérions plus, une voiture s arrête et nous conduit a Radom, il est midi. Une deuxième voiture nous conduit jusqu’ en banlieue sud de Varsovie, son conducteur est vietnamien et ne parle pas anglais, la communication étant limitée nous succombons aux charmes de Morphée tous les trois le temps du voyage.

Il est presque 14h lorsque nous comprenons que nous allons être contraints de traverser toute la capitale polonaise. En effet, il nous faut à présent rejoindre un grand axe plus au nord qui nous permettra de nous diriger vers Mazurie. Un tram, deux metros et un train plus tard, nous finissons notre traversée de la ville après deux heures. Désormais, nous savons que nous n'arriverons pas pour le repas mais avons encore l espoir d arriver pour le dessert a Mazurie.

Finalement, nous rencontrons un conducteur qui accepte de nous conduire sur 200km vers notre objectif. Homme d affaire, il part pour un week end kayak avec son entreprise. Lorsqu’ il nous dépose, il est 20h et il nous reste 100km à peine.

Nous enchainons maintenant les voitures sur des petites distances dans les routes de campagne sur lesquelles nous avançons. Une fois de plus, nous devons traverser la ville de Elk, a pied cette fois, nous perdons encore ½ heure.

Finalement, notre onzième voiture nous dépose au bord de la nationale au coucher du soleil, plus que 30km. Nous sommes épuisés et la nuit tombe, les voitures se font de plus en plus rares et ne s arrêtent plus. Désespérés, nous nous dirigeons vers le camping le plus proche et supplions le directeur de nous conduire jusqu’ au village le plus proche, il accepte et nous arrivons enfin a Orszyz, dernière ville avant le petit village de Rydzewo ou nous attendent les autres.

Seuls sous un lampadaire a 23h, nous attendons la “magic car“ qui acceptera de nous accompagner jusqu’ a notre destination finale. Enfin, une voiture s arrête et, prenant pitié de nous, accepte de nous conduire jusque notre lieu de rendez-vous.

Bons derniers, nous arrivons sous les acclamations du reste du groupe qui patientait devant le football. Tout le monde chante pour Tris, nous dégustons le brownie chocolat/noisettes prépare par Adèle et prenons une douche bien méritée. La perspective d une journée détente le lendemain sauve notre longue journée. 14h de stop, on ne nous arrêtera jamais, surtout pas le jour de l'anniversaire de Tris...

 

 

Elise

 

 

Jour 21 (13/06/2014) :

A cheval au lacs de Mazurie !

 

Je me réveille dans nos magnifiques chalets. Bien reposé de notre longue étape, nous décidons de partir directement manger au restaurant du village (très bon) pour 11h30, afin d’attraper le bateau navette qui nous emmènera de notre maison a Rydzewo à la ville de Giżycko, en face du lac. Certains décident de faire du canoë, d’autres, dont moi, décident de partir pour une balade à cheval. Apres avoir longtemps cherché ce centre équestre, nous y arrivons et nous voilà partis pour 45 minutes de balade à travers les collines de la région. Pour les paysages, ce fut la meilleure balade à cheval que je n’ai jamais effectuée. Pour la performance cavalière, rien de très fou, mes 3 acolytes (Candice, Christophe et Aleksi) n’ayant peu voire jamais fait d’équitation. Pour des débutants, ils se sont néanmoins très bien débrouillés. Nous rentrons difficilement en stop pour Rydzewo avec Christophe, et nous nous mettons à cuisiner pour organiser un repas commun. Au menu : saucisses, steak et legumes au barbecue et crumble banane chocolat. Nous mangeons et buvons plus que de raison, mais ça fait du bien à tout le monde de se retrouver ensemble, en mêlant matchs de foot et combats de lutte. Nous nous couchons tard, fatigués, mais nous nous sommes plutôt bien amusés !

 

 

Tanguy

 

 

 

 

 

Jour 22 (14/06/2014) : Départ de Mazurie - notes from the Resident Englishman

 

Some days hitchhiking just isn't the first thing on the agenda.

 

Waking up with what people from a certain part of the world would call a visit from the belligerent beer badger, many of science po's finest and wisest found it challenging, to say the least of the situation, to pack up their bags, stick out their thumbs and get on the road.

 

So instead we stayed. Masters of procrastination, we tidied the cabins and headed to the restaurant where the 26 of us had eaten together the day before. 3 trinomes remaining, 0km travelled and before we know it it's already 16.30. So we (Maxime, David & Caroline; Tanguy, Nicolas & Elisa; Yasmine, Camille & I) do as Jack does and finally hit the road, with Kaunas, Lithuania the goal.

 

But leaving Rydzewo and its great lake was difficult, and a different challenge to the other étapes, which have all been major cities, with their many cars and frequent public transport routes leading to the outskirts. 1 car every 10 minutes, most going in the opposite direction. Yet somehow Camille, Yasmine and I manage to find a Pole who takes us out of the town. He has no English but he is kind, and the girls work their hitchhiking charm with him to drop us at a good location. He drops us and we walk. We walk for quite a while, playing music and singing.

 

Time for pause-clope one. Having walked for about an hour, eventually we come across a small resto-hotel where several cars pass by but no luck comes our way. Yet a family on the other side of the road, returning from a biking trip and about to eat their lunch, see us, approach us and ask us where we are from. We say we are French. The eyes of the lady speaking to us light up. She asks us where we are going. We say somewhere where there are more cars and from which we can reach Lithuania. They are Polish, this man and woman, and she speaks French – she has lived a year or so in France, and she tells us she misses speaking it. The conversation continues, and she decides to postpone her lunch. Her and her husband drive us 40km or so to the main road leading north east. The kindness of strangers on this trip never ceases to amaze me.

 

Pause-clope two. We descend from the car, at a turning between two hostels. It is already 19.00. But right then a nice surprise comes. The first vehicle turning is a camion. It stops. We run to it, yelling, “take 3?”. He nods, as though it’s a silly question. We jump in. The first camion I've taken yet, and it's awesome. We didn't expect a truck to stop for 3 people, but the Russian guy just wants some company and someone to share his cigarettes with. He takes us an hour or so along this road, where we reach a dead service station at which 20 minutes later the trinome of Tanguy, Elisa and Nicolas arrive.

 

Pause-clope three. We try the road, as there seems to be little response at the station.

It starts to rain hard, but this doesn't dampen our spirits. We experience a hitchhiking masterclass from one of stop & go's veterans, Elisa, who spends two minutes on the spot where we’ve tried for twenty, and she finds a car heading our direction. Those guys depart, and we remain. And we remain, and we remain. Two hours I think we spent there in the rain, meaning covers on our backpacks and k-ways on our backs. Tons of cars pass, many of which are Lithuanian, but none take us. Several camions too, but again, none stop. The jingle at the crossroads

entertains us, and Camille plays some music to which we dance to keep spirits high. We play a little game with the spray of the trucks as they speed by, like children running into and away from the sea as the tide washes in and out.

 

The 15 minute principle seems to be broken here, but there's no better place to try.

Before long darkness falls, and yellow security jackets are whipped out of the bags. Just as  we're ready to give in, call it a day and find a hostel for the night, we find two guys at the service station, Lithuanian, heading across the border, who seem reluctant to take three, but we jump in with them regardless. No one left behind.

 

The car rolls on, and we don't know where we'll stay that night - knowing we won't reach it to Kaunas before midnight. But fortunately, just as we make it 30km short of the border, a text comes through from the others 'Malibu motel, final service station'. That's where we are. "STOP! STOP!" We pull in, say swift goodbyes and thank-yous, run across the road, and meet the other six from earlier, a smiley reunion. The motel’s not the classiest, it’s the final trucker pit stop before the drive to the north. But it's cheap and it will do for the night, to allow us to regroup, and, most importantly, to watch the football.

 

England's first game. A big one. Italy. We watch it, because it starts late. An early goal from the blues hurts me inside, but we’re playing well. Equaliser from Sturridge. Cries echo through the bar. Then Italy score again. Agony for me, joy for Elisa, and fatigue/boredom from the uninterested bystanders. There are only two people in the room shouting throughout. 2-1 is the ending: tragedy and triumph in one room. A good game, close.

 

A beer is owed for Riga.

 

Tristan

 

Jour 23 (15/06/2014)

Vilnius ou comment avoir une "étape aventure" dans une ville

 

Vilnius, réveil à 11h dans un lit confortable au quatrième étage d'un immeuble soviétique. C'est une première pour moi qui m'étais habituée à faire les entre-étapes en camping sauvage au bord des routes, réveillée par le ronronnement des voitures. Mon binôme Matthieu s'aventure le premier dans la douche de ce minuscule appart peuplé de notre couchsurfeuse un peu punk, un peu hippie et un peu "human right activist", de sa fille de 2 ans hyperactive et hyper adorable, de deux chiens et d'un chat qui s'enfuit dès que je l'approche. La douche, c'est une baignoire carrée située dans une salle de bain d'à peine 4m².  Après m'être douché à mon tour, Matthieu s'exclame: " T'a compris la douche toi? Moi j'ai pas su brancher la pomme de douche, du coup je me suis lavé avec le robinet…" Oui, moi je l'ai comprise. J'ai donc arrosé tout ce qui se trouvait autour de moi, car il n'y a pas de rideau. Bienvenue dans l'immeuble soviétique. 

 

Sur ce nous quittons notre couchsurfeuse - qui dort toujours- pour visiter la ville. Pendant les 20 minutes de marche qui nous séparent du centre nous passons 5 églises. Du haut du château qui surplombe la ville nous en comptons 27, plus tard un chauffeur nous affirme qu'il y a 33 églises en tout. Pour 500 000 habitants.

Cette ville ne finit pas de nous surprendre: Le dimanche une des rues du centre est réservée aux piétons et remplie de paniers de baskets, de jeux, de musique, de danseurs… et de piétons, du coup. A l'entrée de cette rue nous apercevons deux gros sacs, un filet de badminton et Alexis et Adèle, que nous retrouvons, heureux. Adèle, moins heureuse,  adore la ville mais se plaint en rigolant d'avoir eu des étapes trop faciles, elle veux "de l'aventure!".

 

A midi, deux jeunes Biélorusses qu'ils avaient rencontré la veille nous emmènent manger "typiquement Lituanien". Cela se traduit par une soupe à la betterave (délicieuse) pour un semblant de légumes et… des pommes de terre. Mais attention, nous avons le choix, il y a des boulettes ou des galettes de pommes de terre, fourrées ou non avec de la viande. La finesse de la cuisine lituanienne, un peu grasse mais bien bonne en vrai. Lorsqu'Adèle leur donne un Sticker "Driver of the Day" parce qu'ils n'étaient pas vraiment des "drivers" mais une super compagnie quand même, les Biélorusses nous offrent des billets de 1000 rubles biélorusses. On se sent riche, en vrai ils valent à peine 20 centimes d'euros. Faute d'avoir pu aller en Biélorussie, nous en avons désormais un souvenir!

 

Promenade dans la vieille ville, repas du soir au bord du fleuve: des sandwichs avec des tomates, du fromage et surtout de la sauce salade... notre repas quotidien depuis 2 semaines maintenant. Lorsqu'on se sent aventurier on varie, on rajoute parfois des chips ou on change même de fromage.

 

Pour leur éviter l'auberge un peu glauque de la veille notre couchseurfeuse héberge aussi Adèle et Alexis pour cette nuit. Nous rentrons prendre une bière avec elle, on joue à un jeu de société qu'elle n'arrive pas à nous expliquer et qu'on ne comprends qu'à moitié, mais il y a des pépites jaunes qui représentent de l'or et que le chat aime bien. 

 

Plus tard, nous retournons en ville pour le match de foot France - Honduras, et pour retrouver Gauthier, Christophe, Candice, Anais, Omar et Raphaelle. Comme nous nous perdons à la recherche du café français, nous arrivons lorsque le match est fini depuis une moment, mais juste à l'heure pour l'anniversaire de Christophe. On le fête dans un bar, certains avec une bière, Christophe et Candice avec un assortiment de 5 shots Lituaniens, et nous rentrons à 3 heures du mat', sur ce chemin que - à force d'allers-retours- nous n'oublierons pas d'aussi tôt.

 

Contents de pouvoir se coucher… ou pas, car notre Couchsurfeuse a oublié de laisser sa porte ouverte. La sonnette ne marche plus et nous ne voulons pas la réveiller à une heure si tardive. (même si certains se montrent moins scrupuleux, n'est-ce pas Matthieu?) A l'image d'Alexis qui dors déjà à moitié, nous nous allongeons à même le sol, il fait froid, une odeur indéfinissable emplit l'air, le sol est dur, il fait vraiment froid, et des gens déambulent dans l'immeuble, viennent nous regarder et puis repartent sans rien dire. 

Tu l'auras eu ton aventure, Adèle!

 

Mais après trois heures et demie de somnolence, la couchsurfeuse se rend déjà compte de notre absence, nous ouvre et nous finissons la nuit (ou la matinée) dans nos lits douillets. 

 

 

Solenne

 

Jour 24 (16/06/2014)

Kaunas-Riga : "there is always hope"

Après une nuit avec Camille, Caroline, David, Maxime et Tristan en couchsurfing improvisé dans la ville de Kaunas; Camille, Tristan et moi décidons d’aller dépenser nos derniers lithas -qui ne nous serons plus d’aucune utilité lorsque nous aurons retrouvé la zone euro- dans un restaurant. Le magnifique soleil présent sur la deuxième ville de Lithuanie nous laisse présager de belles rencontres pour les 300 kilomètres que nous avions à parcourir.
Nous décidons de partir vers 12h, en nous rendant au MEGA, le centre commercial à l'extérieur de la ville. Après un bus, du stop urbain et quelques kilomètres de marche au bord de l’autoroute, nous réussissons à partir avec Aurimas et sa BMW dont il était très fier. Il nous explique que la vie est difficile en Lituanie, qu’il a été ingénieur civil pendant 4 ans mais ne fait plus rien dans la vie. Il nous dépose après une cinquantaine de kilomètres au milieu de nul part ou le hasard avait laissé Caroline, David et Maxime quelques heures plus tôt. Une voiture s‘arrête bientôt avec quatre places à l’intérieur, nous invitons Camille à partir avec ! J’irai donc à Riga avec Tristan, l’étudiant à Sciences Po en échange.

Les voitures se font bientôt de plus en plus rares, une famille lituanienne vient bientôt à notre rencontre et la seule chose que nous réussissons à comprendre est qu’ils n’ont pas de voiture. Une adorable petite fille vient vers moi et m’offre un bouquet violet de fleurs/mauvaises herbes.

Un gros 4x4 et sa remorque s’arrêtent après une petite heure d’attente. A l‘intérieur Vidas, un fermier dans un petit village près de Joniskis. La conversation tourne beaucoup autour de la ferme : Vidas nous explique l’utilité de la pièce pour tracteur qu’il transporte dans sa remorque, les différentes plantations qu’il a, les échanges avec l’international qu’il entretient, les changements dans l’agriculture depuis l’indépendance de la Lituanie, son passeport “born in USSR”. Tristan s’endort. A ce moment là, je découvre que j’ai face à moi un véritable amoureux des voyages : des road trips au Maroc, 7 voyages en Inde, un passionné du Machu Picchu, quelques jours en Suède, en Afrique du Sud. Les préjugés s’effondrent : Vidas, qui il y a quelques instants me détaillait les différents usages des différents tracteurs est maintenant en train de m’expliquer les subtilités du génocide rwandais… Il nous dépose sur une station service près de Joniskis à une vingtaine de kilomètres de la frontière avec la Lettonie.

Nous attendons ¾ d’heures sur une station service, ou nous nous disons qu’il vaudrait mieux partir et marcher pour capter l’attention des conducteurs. A ce moment là, nous ne pouvions présager que nous allions marcher sous une pluie d’abord éparse mais finalement presque torrentielle. Nous marchons, comme si nous voulions absolument être en Lettonie avant ce soir. J’avoue avoir quelque peu abandonné l’idée à ce moment là car les voitures se faisaient très rares et les camions ne pouvaient prendre qu’une personne étant donné qu’il fallait passer une frontière. Le premier réconfort s’est trouvé être un élevage de biches sur le côté gauche de la route. Le deuxième réconfort a été l’arrêt d’une camionnette avec deux  agriculteurs à l’interieur, ils nous ont avoué être passé par là plusieurs fois et avoir eu pitié de nous, ils nous déposent à la dernière station service lituanienne quelques kilomètres plus loin.

Nous attendons une heure. deux. trois. et finalement quatre. Nous parlons avec beaucoup de gens : deux filles ont un peu peur, un couple va dans l’autre direction mais trouve que notre voyage est une très bonne idée, des conducteurs qui vont à Riga mais dont la camionnette est pleine de fraises…
Le soleil se couche sur la station-essence. “Tristan, je n’ai pas envie de passer la nuit dans une station essence lituanienne” - “There is always hope, Yasmine”.

C’est à ce moment là qu’une camionnette/mini-bus s’arrête. Le chauffeur nous dit aller à Jelgava, une ville lettonne à 50km de Riga. Nous sommes déjà rassurés de ne pas passer la nuit en Lituanie, nous nous rapprochons de nos camarades qui sont déjà à Riga. Dans le bus, beaucoup de gens très différents : un accordéoniste qui était allé donner un cour en Lituanie, une ancienne auto-stoppeuse, des étudiants…

Je nous trouve déjà très chanceux d’être arrivés en Lettonie et propose à Tristan qu’on dorme ici. Je me rends alors compte que ma fatigue n’a d’égale que sa détermination quand il me dit “we will be in Riga today”. Je peine à y croire, il est plus de 23h.

C’est alors qu’au bout d’une (toute petite) minute d’attente, un monospace s’arrête. A l’intérieur, Daniel, un russe qui ne comprend pas un mot d’anglais ou d’allemand nous dit “Riga”. La route est un peu effrayante car notre conducteur n’utilise pas toujours des routes éclairées ou goudronnées. Le voyage prend un peu plus de temps que prévu car il fait des détours pour aller chercher/déposer des personnes. Nous indiquons à notre chauffeur “central station” et “McDonald’s” pour qu’il nous y emmène.

23h57, nous arrivons à Riga (encore à l’heure pour l’anniversaire de Christophe). Notre auberge se situe visiblement à l’intérieur du McDonald’s, il ne m’en fallait pas plus pour commencer à récupérer de cette journée.

 


Yasmine HP

 

Jour 25 (17/06/2014) : Visite de Riga

 

Exténuée de la soirée karaoké assez mouvementée de la veille, je me lève plutôt tard. Aux alentours de midi, j’émerge pour m’apercevoir que ma chambre est vide sauf pour deux autres membres du club de la grasse mat’, David et Yasmine. Prise d’un appétit soudain, j’exige de faire un détour par le McDo. En effet, il est nécessaire de préciser avant toute chose que nous habitons dans un fast-food. Enfin pas exactement, pour être plus précise, nous habitons au-dessus du McDo. Il faut néanmoins y rentrer pour pouvoir accéder à notre auberge, Cinnamon Sally. Je ne réussis cependant pas à empêcher David (nous l’appelons « petit Zubr » dans le milieu, alias « petit Bison », pour son côté téméraire) de prendre sa douche. Je discute avec Elisa dans le salon. Il règne dans l’auberge une ambiance conviviale. Une farandole de lumignons dispersés en guirlandes éclaire la pièce. L’atmosphère est intimiste. Nous retrouvons d’autres camarades venus manger à la casa sur les poufs autour de la table centrale. Ils ont opté pour le Wok to Walk, nous décidons plutôt de commander un bon menu Best Of (supplément nuggets pour ma part) à emporter, « à manger au-dessus quoi » dis-je à la caissière interloquée. Pendant que nous dormions, nombre d’autres sont allés faire le Free Tour, visite guidée de la vieille ville. Apparemment, les renseignements historiques valent le coup mais la longueur du Tour est un facteur de reproche pour de nombreux gens. Bref, je ne saurais dire, je n’y étais pas.

            Avec Sacha, Anais, Hugo, Raphaelle, William et Yasmine nous allons à la poste de la gare, qui se situe juste au coin de la rue, afin d’acheter l’attirail nécessaire à l’envoi de cartes postales. Je réveille David au passage, qui s’était endormi en attendant que je me prépare. En effet, « tu es une des personnes les plus lentes que j’aie jamais rencontrée », affirme William (avec une rude concurrence inarnée par Anais et Candice, paraît-il).

Nous traçons donc notre route dans un temps glacial. « C’est quoi ce pays ? », s’indigne sans cesse Sacha. Nous faisons nos petits achats. J’achète une dizaine de cartes postales, de bonne volonté, même si je sais pertinemment qu’i y a une forte probabilité qu’aucune d’entre elles n’arrive à destination d’ici la fin du voyage (la faute est toujours à remettre sur la Poste).

            La moitié du groupe rentre à l’auberge, peu motivée par une nouvelle sortie. Sacha, Anais, Hugo, David et moi nous dirigeons donc vers l’Opéra. Pour y parvenir nous traversons le canal et passons devant un café qui a l’air, ma foi, très cosy. « On se pose ? » propose Sacha, au bout de 5 minutes. Nous poursuivons cependant, marchant dans un parc, jusqu’au lieu tant attendu. Une fois que nous avons fini de faire les touristes avec nos appareils photos, nous continuons notre ballade. Nous contemplons le Freedom Monument, symbole de la fin du communisme en Lettonie, pour ensuite prendre un chemin qui nous mène jusqu’à l’Eglise Orthodoxe de Riga. Je trouve celle-ci très jolie, m’enthousiasmant : « ah c’est magnifique ! De toute manière, les rues pavées, les maisons colorées et tout ce qui a des dômes, j’adore ».

Nous rentrons à l’intérieur et observons les voûtes bleues et la prolifération d’ornements. C’est un poil ostentatoire mais j’y trouve une certaine beauté. Les Eglises orthodoxes sont moins solennelles que celles qu’on voit d’habitude en France, ou plus généralement en Europe occidentale. Peu de choses peuvent prétendre égaler les vitraux de Notre Dame mais je trouve cette visite rafraîchissante. Je vois des gens rendre leurs hommages : ils embrassent les icônes, allument des cierges, je ne pourrais même pas compter le nombre de fois où ils font le signe de croix en une visite à l’Eglise !

            Nous tergiversons sur la statue d’un général arborant une étrange ressemblance avec Napoléon avant de nous installer dans un café dans un délire un peu alternatif, commerce équitable toussa toussa, très hipster. Nous restons sceptique face à la carte qui affiche des plats excentriques en tous genres, notamment un gâteau à l’avocat et aux fraises que seul Hugo s’est tenté à prendre et nous a tous laissés envieux. Nous croisons d’autres gens du groupe qui viennent de se goinfrer tels des gloutons au sein du marché couvert. Après ça David et moi abandonnons les autres pour voir le quartier de l’Art Nouveau. Nous admirons une variété fresques et façades avant de tomber sur une énorme statue d’une femme noire. Cette dernière est munie d’un tablier et d’un balai. Il est d’ailleurs intéressant de remarquer que depuis que nous sommes rentrés en Pologne jusqu’ici je n’ai pas vu plus de trois personnes de couleur.

            Nous nous dirigeons ensuite vers la vieille ville. J’ai dégoté un plan de la ville à l’auberge qui me donne envie de m’improviser guide touristique. Je nous concocte donc un petit itinéraire nous faisant passer par tous les principaux monuments. Nous nous mettons cependant à flâner dans les rues, ce qui est finalement fort plus sympathique. Nous tombons sur l’auditorium où se produit l’orchestre philarmonique et, d’humeur curieuse, nous infiltrons parmi les spectateurs apprêtés. Nous nous éclipsons rapidement avant même d’avoir eu le temps de siroter une coupe de champagne, de peur d’être démasqués à cause de nos dégaines de baroudeurs de l’extrême. Il faut se le dire, en tant qu’ambassadeurs de la France à l’étranger, cela serait d’autant plus compromettant. Nous partons de la Powder Tower et longeons le rempart de brique qui entoure le nord de la vieille ville. Puis nous visitons le Parlement, quelques places et une ribambelle d’Eglises, notamment Sainte-Gertrude, Saint-Pierre et surtout le Dôme; nous tentons de rentrer à l’intérieur dès que possible. Nous essuyons quelques échecs dus à des spectacles religieux de diverses sortes.

            Nous rentrons en début de soirée à la bonne surprise de voir que Tanguy et Christophe ont pris les fourneaux. En effet, nous organisons un dîner collectif pour tout le groupe avec au menu : du saumon, des tomates assaisonnées, du riz et des fraises. Le tout a été trouvé au marché couvert pour la modique somme de 3,50 euros par personne. Je me retrousse les manches pour prêter main forte à la team cuisine avec Elisa et Maxime.

            Une fois le repas prêt, nous nous régalons et prenons nos aises dans le salon. Nous nous trémoussons au doux son de Shakira et partageons nos ressentis sur la ville. Nous sommes rejoints par de joyeux lurons, Martin, un quarantenaire habitué des lieux qui attend son van (oui, l’histoire n’est pas très claire à mes yeux non plus) et quelques troubadours allemands portant des hauts-de-forme et des salopettes pattes d’éph ayant pour seul bagage de véritables baluchons (torchons + bâtons).

            Bien motivés pour faire la fête, nous bravons le froid en quête d’une boîte où nous pourrions bouger notre corps jusqu’au bout de la night. Nous écumons les bars : un premier bar où nous rentrons tous mais où l’ambiance ne repose que sur notre unique présence, un deuxième bar tout aussi français qu’il est bondé. Nous discutons rapidement avec des jeunes hommes de Nîmes, venus rendre visite à un ami dans la capitale lettone, avant de retourner dans le premier bar. Nous dansons bien mais finissons par quitter les lieux prématurément pour cause de fatigue. Nicolas trouve un parapluie qui se déplie automatiquement et s’amuse à le propulser dans la direction des autres pour nous faire peur… jusqu'à ce que Clara ne se le prenne dans l’œil, mettant ainsi fin à l’engouement provoqué par le nouveau jouet. Le pauvre Nicolas ne sait plus où se mettre tandis que Clara est sous le choc. J’espère que ce n’est pas trop grave tout de même. Sur cette joyeuse note, nous allons progressivement nous coucher.

            Je discute avec Maxime. Omar discute avec sa copine au téléphone. Nous sommes les trois derniers dans le salon, mis à part Martin qui, il me semble, préfère presque le confort du canapé à celui de son lit. Avec le recul nous aurions peut être du nous coucher un peu plus tôt, le réveil risque d’être difficile demain !

 

 

Camille

 

 

 

 

Jour 26 (18/06/2014)

Départ de Riga

 

 

 

Jour 27 (19/06/2014):

L'arrivée à Tallin depuis l'extrême ouest de l'Estonie, Saaremaa.

 

Réveil avec Candice et Solenne dans notre petite tente, en pleine forêt, à 100 mètres de la mer Baltique, sur la côte ouest de l'île de Saaremaa. Cette (vraiment très jolie) île qui se trouve à l'ouest de l'Estonie est une suite de paysages et forêts magnifiques, et on y trouve plusieurs parcs nationaux.

Ainsi, nous plions tente, rangeons bagages et repartons admirer la côte vue la veille. Mes compagnons refusent de jouer à cache-cache dans les roseaux, malgré tout mon entrain. Personne en vue, une petite barque est échouée plus loin sur la rive.

Etant donné que nous sommes à une extrémité de l'île, faut pas rêver: pas de voitures, route de cailloux.

On marche donc jusqu'à Kihelkonna, petit bourg de plusieurs centaines d'habitants (et avec une jolie église). Un charmant jeune homme nous amène jusqu'au bon croisement (spot une étape en voiture de 200m), et là on attend : plus intense que prévu, la circulation reste tout de même plus que faible. Un routier nous fait coucou sans nous prendre. On s'allonge sur la route, on prend des photos, on mange des bananes avec de la pâte à tartiner (qu'on cache chaque fois qu'on voit une voiture arriver, faudrait pas faire croire qu'on est bien au bord de la route non plus voyons).

Un charpentier nous emmène jusqu'à la sortie de Kuressaare, principale ville de Saaremaa, au sud de l'île.

De là, nous comptons rejoindre l'est de l'île, à 76km, là où partent les ferries pour le continent. On attend pas mal, on essaie différentes stratégies. Un stoppeur se fait déposer un peu plus loin et tente lui aussi de trouver une voiture, il reste un peu plus loin sur la route. Finalement, on opte pour une pancarte sur laquelle on a dessiné un bô bateau. Je me mets à sautiller en la portant, ”Gauthier-style”. Une voiture avec une caisse à bagages attachée à l'arrière s'arrête. L'homme nous dit qu'il va prendre le ferry, et qu'il est pressé: on embarque.

Ce gars s'avère être un ancien masseur sportif reconverti dans la construction navale, et est supeer sympa. Solenne discute avec lui la plus grande partie du trajet. Il nous dit qu'il va à Riga chercher les affaires de sa copine à Tallin, celle-ci venant emménager avec lui sur l'île: grosse chance pour nous.

 

On rate le ferry à une vingtaine de secondes près: on se sent coupables (s'il nous avait pas pris, il l'aurait eu), mais il nous rassure: c'est pas grave, et le suivant est dans 35 minutes.

On s'asseoit au bord de la route pour manger tout le fromage, pain, sauce salade et saucisson qu'il nous reste. Le ferry arrive, on embarque (avec la voiture).

La mer n'est en soi pas très jolie (l'eau est marron), mais l'expérience reste super et le paysage magnifique.

Durée de la traversée: 25 minutes. Puis on va à Tallin, et notre conducteur nous dépose au centre.

On galère un peu, on trouve l'auberge. La ville a l'air jolie, et on peut y trouver u bâtiment olympique ainsi qu'une prison soviétique désaffectée: on verra ca demain.

A l'auberge, on rencontre deux Francais de Dunkerque trestres sympas, ”Sam” et ”Doud” (de leurs surnoms) qui ont entamé un tour du monde le 1er juin et s'apprêtent à passer en Russie: on discute, on accroche, on s'entend bien. Ils font leur trajet par tous moyens, et vont faire leur première étape en stop pour aller à Narva, derière ville estonienne avant la frontière russe. On échange nos stickers, les leurs portent l'inscription ”don't forget to smile”.

 

Beaucoup d'entre nous sortent (pas moi, trop claqué), et apparemment la boîte valait le coup: grande et bonne musique. Notre auberge est plutôt sympa, et y font bar avec de la bière à deux euros, pas cher pour le coin.

Voilà, on est à Tallin.

9h, les réveils sonnent au quatre coins du dortoir de l'auberge. Le lever est difficile pour la plupart d'entre nous, après un mois d'aventures riches en émotin que nous avons clôturé en beauté la veille dans la courte nuit nordique. Nous refaisons nos sacs une dernière fois, partagés entre la promesse d'une lessive imminente et la nostalgie qui est déjà prégnante.

 

Nous ne sommes pas au bout de nos émotions car un dernier rendez-vous nous attend, et pas des moindres. En effet c'est à notre plus grande surprise que nous avons reçu quelques jours plus tôt une invitation de l'ambassadeur de France à Helsinki en personne ! La rencontre paraît hors du temps, entre le bunker américain et les jardins soignés de l'ambassade britannique, sous le soleil qui s'est enfin décidé à se dévoiler. Nos habits, usés par un mois de stop, de camping et de lessives à la main ne parviennent à maintenir qu'une fragile façade face aux fastes de l'ambassade. C'est avec une certaine fierté que nous apprenons que l'ambassadeur, un ancien stoppeur, a pris connaissance de notre voyage grâce à notre partenariat avec le journal le Point, et nous a suivi tout au long du mois via notre blog, mais c'est avec une certaine culpabilité que nous mangeons des petits fours aux frais du contribuable.

 

Malgré ce dernier interlude, l'heure des adieux arrive vite, bien trop vite. Nous profitons encore d'Helsinki quelques heures, même si cette ville plutôt terne n'est au final que peu représentative de notre long périple. De l'avis de tous, quelques uns de nos plus beaux souvenirs se situent en Pologne, où nous avons passé entre 7 et 10 jours selon les binômes. C'est là que nous avons été surpris le beau temps, des villes et des paysages magnifiques, mais aussi et surtout une gentillesse à couper le souffle et à laquelle nous n'étions pas préparés ! L'Ukraine n'a déçu personne non plus, bien que les difficultés de communications et nos craintes nourries par les médias nous aient empêchés de profiter pleinement de ce beau pays et de ce peuple au grand coeur. Les pays baltes laisseront probablement un souvenir plus mitigé, entre pluie, froid et galères, mais la douceur de vivre qui y règne et le soleil de minuit n'auront laissé personne indifférent !

 

Cependant au-delà des rencontres, des visites, et de tout l'émerveillement que ces 4897 km de stop auront provoqué en moi, je me souviendrai avant tout de ce voyage comme l'effondrement incessant des préjugés enfouis au plus profond de mon cerveau. Je repense avec honte à mes représentations simplistes de ces pays comme Etats post-communistes à la traîne de l'Europe et réalise à quel point j'étais loin de la réalité, malgré les nombreux cours de géopolitique suivis à Sciences Po. Ce voyage aura également rappelé aux jeunes Européens insouciants que nous sommes l'horreur de la guerre passée et présente, entre une famille polonaise en larme à l'évocation des complexes militaires construits par Hitler dans les collines environnantes, la dure visite d'Auschwitz-Birkenau, des douaniers à cran après deux heures d'attente au poste frontière pour rentrer en Ukraine ou encore une famille évoquant un frère parti à la guerre à Donestk, dans l'est du pays convoité par la Russie.

 

Je rentre à Paris l'esprit rempli de mille souvenirs précieux, le coeur nourri de rencontres incroyables et avec, je l'espère, une meilleure compréhension du monde qui m'entoure. Deux rêves me trottent déjà dans la tête : repartir en stop, le plus vite possible, mais aussi conduire moi-même une voiture afin de pouvoir rendre à de futurs stoppeurs l'aide et l'hospitalité qui m'ont été si souvent offertes.

 

Auberie

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